«Il va y avoir du sport. Je vais donner le maximum. J’ai envie de gagner, j’ai travaillé dur pour cela», assurait Julian Alaphilippe, au départ de la première étape. À l’arrivée, le double champion du monde, leader de l’équipe Soudal-Quick Step, 25e à 33 » d’Adam Yates (UAE Team Emirates), premier vainqueur de la Grande Boucle cuvée 2023 et donc premier leader, n’a pu que constater les dégâts.
En 2021, il avait pris son élan dans la côte de La Fosse aux Loups à Landerneau pour se propulser vers un nouveau maillot jaune après ceux portés en 2019 (14 jours) et 2020 (3 jours). À Bilbao, au cœur de la passion basque qui avait envahi la côte de Pike (2,1 km, avec des passages à plus de 15%), le passage clé de la première étape planté à 10 km de l’arrivée à Bilbao, bien placé le puncheur a vite disparu. Dépassé. Avalé. Il n’avait pas le ressort suffisant, pas les jambes pour saisir l’occasion, accrocher le train d’enfer mené par l’équipe UAE Team Emirates de Tadej Pogacar.
Comme le Belge Wout van Aert (11e à 12 ») et le Néerlandais Mathieu van der Poel (37e à 33 »), le Français a été débordé par les grimpeurs, les acteurs du classement général. La bosse était trop raide, les pourcentages trop exigeants. Tadej Pogacar et l’équipe UAE Emirates ont profité des difficultés installées en clôture de la première étape pour asséner les premiers crochets à leurs rivaux, marquer les esprits et les corps, mordre à pleines dents dans le copieux menu. Comme Alaphilippe, les artificiers ont dû se contenter d’observer. Ils auront d’autres opportunités. Peut-être dès ce dimanche avec la deuxième étape, qui s’amusera à serpenter, notamment, dans la célèbre côte de Jaizkibel. Pour effacer la déception née de l’étape inaugurale… ou pour confirmer les limites, renforcer l’inquiétude.
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Julian Alaphilippe, malade et contraint à l’abandon lors des championnats de France, six jours avant le départ du Tour, n’avait peut-être pas pleinement récupéré. Comme les autres puncheurs, il va vouloir monter un autre visage, lui qui ne compte que deux victoires cette saison (sur l’Ardèche Classic et le Critérium du Dauphiné). Vite. Après une première ratée. Significative, contrariante. Pas encore préoccupante si l’orgueil, le scénario et les jambes lui offrent de tourner la page…