Une page se tourne chez les Bleus. Olivier Giroud, 37 ans, monument de l’équipe de France (131 sélections, 57 buts), annonce ce vendredi dans l’Equipe son intention d’arrêter l’aventure avec la sélection. «En étant honnête, il faut se dire que ce sera ma dernière compétition avec les Bleus, avoue-t-il alors qu’il est attendu à la pointe de l’attaque française cet été à l’Euro (14 juin-14 juillet). Évidemment, ça va beaucoup me manquer. Mais je pense que l’équipe de France, ce sera terminé après l’Euro. Il faut laisser la place aux jeunes.»
Présent en équipe de France depuis novembre 2011 avec une première cape face aux USA sous les ordres de Laurent Blanc, Giroud n’a manqué aucune grande compétition internationale depuis. Euro 2012, Coupe du monde 2014, Euro 2016, Coupe du monde 2018, Euro 2021, Coupe du monde 2022 et bientôt l’Euro 2024… Seul Antoine Griezmann (absent en 2012), a aussi été de toutes les dernières campagnes et joue encore avec les Bleus.
Un monstre de longévité et de régularité au plus haut niveau. Un parcours impensable pour un garçon qui n’a découvert la Ligue 1 qu’à 24 ans avec Montpellier et n’a cessé de repousser la concurrence féroce au poste tant convoité de numéro 9 des Bleus. Cet été encore, il s’avance comme le buteur titulaire devant Thuram et Kolo Muani, si Deschamps reste avec un schéma à une seule pointe. Papy fera encore de la résistance.
«Il faut aussi savoir ne pas faire la saison de trop, pointe le champion du monde 2018. Il faut trouver le bon équilibre. Comme je l’ai dit, je ressens aussi une fatigue physique et mentale.» À bientôt 38 ans, il quittera l’Europe cet été après la séquence bleue pour découvrir les États-Unis et la Major League Soccer (MLS) sous les couleurs du Los Angeles FC avec son ami Hugo Lloris. Manière de dire au revoir au plus haut niveau. Quand certains préfèrent l’argent de l’Arabie saoudite, lui a misé sur les US et l’expérience familiale. «On ne va pas se mentir, ce n’est pas l’Europe, mais c’est compétitif, précise le papa de quatre enfants, passé par la France, l’Angleterre et l’Italie. Je vais couper avec le très, très haut niveau, mais c’est aussi une expérience familiale.»
Olivier Giroud laissera un vide immense en équipe de France. Parce qu’il est encore le meilleur buteur de l’histoire de la sélection, même si Kylian Mbappé est amené à le détrôner. Parce qu’il est l’élément le plus expérimenté, avec Antoine Griezmann, à avoir fait toutes les campagnes internationales sous les ordres de Deschamps depuis 2014. Parce qu’en termes de profil et de régularité, peu d’attaquants internationaux français ont autant duré dans le temps.
Malgré des périodes de doute, des critiques, notamment lors de l’affaire de la sextape où certains lui ont reproché d’avoir profité de la situation vis-à-vis de Karim Benzema, le 3e joueur le plus capé de l’histoire des Bleus (derrière Lloris 145 et Thuram 141) n’a jamais rien lâché. Une ode à la persévérance et la résilience. Sa marque de fabrique. « C’est un garçon incroyable doté d’une humilité profonde, témoigne Arsène Wenger qui l’a eu sous ses ordres à Londres. Il n’est pas fait pour être sur un chemin plat, il lui faut des routes rocailleuses et il trouve les ressources, s’isole et revient encore plus déterminé après des échecs. Olivier ne lâche jamais rien. » L’histoire de sa vie. Qui se conjuguera bientôt au passé avec l’équipe de France.