«La Coupe de France, c’est marche ou crève», résume Pierre Sage. Tout juste. Ce samedi (21h, sur beIN SPORTS et France 2), au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq, il y aura un vainqueur et un vaincu, des heureux et des déçus. Miraculeusement remontés à la sixième place au classement de Ligue 1, les Lyonnais défient le PSG en finale. L’heure des braves. Le gagnant succédera à Toulouse au palmarès de la doyenne des compétitions.
Lesquels Lyonnais ont pris deux leçons face aux Parisiens en championnat, deux fois 1-4. «C’est une finale, c’est différent. On ne saura que (ce samedi) si on a appris de ces matches», glisse Alexandre Lacazette, capitaine de l’OL. «Je n’étais pas insatisfait de la prestation offensive» lors du match retour, ajoute Pierre Sage. Menés 4-1 à la pause, ses joueurs avaient en effet relevé la tête en seconde période, sans toutefois influer sur le tableau d’affichage. Ça n’a pas échappé à Luis Enrique. «Ils avaient joué et défendu différemment après le repos», se souvient-il, évoquant un Lyon «dangereux avec le ballon et qui peut faire mal à n’importe quelle équipe. D’ailleurs, ils avaient eu des occasions contre nous. Donc ce sera une finale compliquée», souligne le technicien espagnol de 53 ans, évoquant «adversaire top» et jurant que les Rhodaniens «seront en lutte pour le titre de champion la saison prochaine».
Un titre qui est facilement tombé dans l’escarcelle parisienne cette année, en plus du Trophée des champions. Ce n’est pas pour autant que le PSG n’a pas faim. «La Coupe de France ? C’est l’un des objectifs depuis le début de la saison. On a déjà gagné deux trophées, ce serait parfait de terminer la saison comme ça», devine Luis Enrique, promettant qu’il s’agit d’un «moment important». Ça ne permettrait pas d’effacer la déception face à Dortmund en Ligue des champions, élimination sans gloire ni marquer en demi-finales, mais cela permettrait de partir en vacances l’esprit tranquille, sans tempête.
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Le tout en permettant à Kylian Mbappé de s’en aller sur un dernier trophée. Sept ans après son arrivée et au terme d’une dernière saison pour le moins spéciale, le champion du monde 2018 quittera Paris, sans aucun doute pour le Real Madrid. Le temps des adieux. «Kylian a été un joueur très important pour nous pendant toutes ces années. C’est son dernier match avec nous. Ça doit être une motivation spéciale pour lui. Et pour nous aussi de le voir jouer, marquer une dernière fois avec le maillot du PSG, gagner un dernier titre avec lui pour bien fêter ce dernier match avec lui», s’enthousiasme Marquinhos. Non convoqué pour les deux derniers matches de Ligue 1, le meilleur buteur de l’histoire du PSG (256 buts) sera d’ailleurs bien de la partie. Il est dans le groupe parisien. On a pu en douter à un moment… À la question de savoir s’il jouera, Luis Enrique répond par l’affirmative : «Bien sûr». Dont acte.
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Toujours est-il qu’un succès parisien, ce serait le train qui arrive à l’heure. Recordmen des titres en Coupe de France (14), les Rouge et Bleu ont remporté peu ou prou 80% des trophées nationaux depuis la prise de contrôle de QSI, en 2011. Le fait que cette Coupe de France ait échappé à Paris ces deux dernières années «montre comme c’est difficile de la gagner, à nous de faire ce qu’il faut pour la regagner», comme l’indique Marquinhos. Prudent, Luis Enrique relève quant à lui que l’OL «est une équipe qui est sur une autre dynamique par rapport aux matches de championnat» et se souvient que Lacazette et compagnie ont remporté 20 de leurs 27 matches sous Pierre Sage, nommé en novembre 2023 après les évictions successives de Laurent Blanc (septembre 2023) et Fabio Grosso (novembre 2023).
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Au final, cette rencontre propose tout de même un duel entre les deux meilleures équipes de la phase retour de L1, Lyon (37 pts) devant le PSG (36). Pas de quoi faire des hommes du président Textor les favoris. Assez pour que les Parisiens n’arrivent pas la fleur au fusil, eux qui ont peut-être un peu décompressé après l’obtention du titre en championnat et l’élimination en C1. Les Lyonnais vont surfer sur leur exceptionnelle vague, eux qui sont «assez libérés et confiants en (leurs) qualités», dixit Alexandre Lacazette. «Comment on aborde ce match ? Bien. Le fait d’être qualifié en Ligue Europa enlève une grosse pression», ajoute le «Général», déjà au club lors de la dernière victoire lyonnaise en Coupe de France, en 2012. «Je n’en ai que de bons souvenirs. J’ai la possibilité de revivre ce sentiment, voire plus fort, je suis capitaine cette fois et Lyon n’a plus gagné depuis longtemps», salive-t-il.
Moins de pression sachant que la qualification en Ligue Europa est déjà actée grâce à la sixième place ? Pierre Sage ne partage pas l’avis de son buteur fétiche. «On pourrait le penser, mais la quête d’un titre reste la quête d’un titre. On va disputer crânement nos chances», assure-t-il, ajoutant qu’il prend «cette finale comme un match de foot supplémentaire». Promis juré ?
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Une chose est sûre : les Gones compteront sur leur bonne étoile ou leur goût pour les retournements de situation face au PSG, eux qui ont réalisé quelques fins de match folles cette saison. «Le côté irrationnel, il faut le garder», sourit Pierre Sage. Un côté qui a fait chavirer Lille… au stade Pierre-Mauroy (3-4), début mai. «Ça fait plaisir de revenir ici parce qu’on y a eu de bons souvenirs récemment», sourit Lacazette, avouant tout de même qu’il aurait «préféré jouer au Stade de France», indisponible pour cause de Jeux olympiques. Et de poursuivre : «C’est assez fou, nos fins de match… J’espère qu’on n’aura pas besoin d’une fin de match comme ça». Lui et ses coéquipiers paieraient néanmoins pour une issue similaire à celle de leur dernier déplacement à Lille… «Les joueurs ont gagné mon respect. On se sent plus fort qu’en décembre», note Sage. Assez pour mettre KO l’ogre parisien ?