L’heure de la rentrée a sonné pour Jakob Ingebrigtsen. Aligné au «Prefontaine Classic» de Eugene (Oregon, Etats-Unis) samedi sur un mile (1.609 m) très relevé, le Norvégien espère voir ce genre de liste de départ plus souvent dans la saison, a-t-il expliqué vendredi. «C’est très important d’avoir des confrontations pour donner envie au public et aux médias. Il ne faut pas garder ça pour une ou deux courses dans la saison», a-t-il indiqué en conférence de presse, alors que l’athlétisme, sport olympique numéro 1, s’interroge sur le manque d’intérêt du grand public hors des évènements majeurs, à deux mois des Jeux olympiques de Paris.
Samedi, Ingebrigtsen (23 ans), champion olympique du 1.500 m, affrontera lors du «dream mile» traditionnel du meeting ses deux grands rivaux britanniques Josh Kerr, champion du monde 2023 et Jake Wightman, sacré champion en 2022 dans l’Oregon, en plus d’une palanquée d’athlètes de premier plan (Cole Hocker, Lamecha Girma, Abel Kipsang…), pour une course d’une qualité rare.
«L’intérêt général d’une saison ne peut pas se contenter de chronos rapides, poursuit le Norvégien. Nous avons une belle liste de départ, mais on devrait l’espérer à chaque course. On ne doit pas mettre cette course sur un piédestal. J’aimerais qu’on puisse proposer ce genre de course à chaque fois, c’est ce que veulent les gens.»
Le médaillé d’or de Tokyo, également double champion du monde du 5.000 m et quadruple champion d’Europe (deux fois sur 1.500, deux fois sur 5.000) effectue sa reprise après avoir zappé les compétitions hivernales (salle et cross) en raison d’une blessure au tendon d’Achille gauche. Josh Kerr, cible de petites piques d’Ingebrigtsen – mauvais perdant assumé – depuis son titre mondial à Budapest l’été dernier, a lui été relancé sur l’état de la relation entre les deux coureurs.
«Nous sommes deux compétiteurs féroces à vouloir être les meilleurs du monde, et ça ne va pas changer, peu importe les commentaires ou les déclarations hors contexte», a indiqué l’Ecossais, aux interactions fraîches avec son concurrent norvégien dans une salle d’un hôtel de cette ville universitaire de l’Oregon. «Je ne suis pas là pour dissiper des tensions, mais pour courir un mile fantastique. Je veux être le meilleur du monde, je l’ai réussi l’an dernier, et je vais continuer. Ça peut embêter des gens ou irriter des concurrents c’est normal, on essaie tous d’être au sommet. «Ces choses qui créent de l’attention, c’est positif pour nous tous et notre sport», a estimé pour sa part Ingebrigtsen.