Le rugbyman Mohamed Haouas, ex-joueur de Montpellier et du XV de France, a été condamné vendredi à 18 mois de prison, dont neuf ferme, pour des «violences aggravées» commises lors d’une bagarre le 1er janvier 2014, une affaire dite de la boulangerie. Pour rappel, le procureur avait requis début mai 24 mois de prison avec un sursis probatoire de 36 mois.
Cette nouvelle condamnation du pilier, qui s’ajoute à une peine d’un an de prison ferme prononcée en mai pour des violences conjugales, rend possible une incarcération du joueur, selon son avocat Marc Gallix, qui a annoncé son intention de faire appel.
La décision en soi «n’est pas sévère», car «on voit bien (sur les vidéos, NDLR) que c’est lui le plus virulent de tous, qu’il porte des coups très violents», lors de cette bagarre survenue le 1er janvier 2014, a reconnu Me Gallix après l’annonce de la condamnation de son client à 18 mois de prison dont neuf mois ferme.
«Mais les peines ne sont aménageables que jusqu’à un an d’emprisonnement. Si on ajoute les neuf mois ferme d’aujourd’hui aux 12 mois pour les violences conjugales, si je ne fais pas appel et que la peine devient définitive, il est incarcéré», a poursuivi l’avocat du joueur, absent vendredi à l’audience.
En faisant appel, l’avocat explique espérer que Mohamed Haouas puisse d’abord purger sa peine de 12 mois ferme sous une forme aménagée (bracelet électronique ou libération conditionnelle parentale), le temps que la cour d’appel se prononce, ce qui pourrait prendre deux ans. Cela éviterait que le joueur, en fin de contrat avec son club de Montpellier (MHR), soit envoyé derrière les barreaux.
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Déjà condamné en février 2022 pour des faits de cambriolage remontant à 2014 à 18 mois de prison avec sursis (et 15.000 euros d’amende), Mohamad Haouas répondait cette fois des faits de «violences aggravées» et «destruction de matériel en réunion» remontant au 1er janvier 2014 au matin. Une rixe dans une boulangerie de Montpellier dont la partie civile le tenait pour responsable
À l’époque des faits, le pilier du MHR et du XV de France avait 19 ans. Lors de l’audience, qui avait duré près de 7 heures, Mohamed Haouas avait assuré avoir pris le premier coup. Ce qui aurait déclenché une très violente bagarre, Haouas et dix de ses amis pénétrant dans la boulangerie pour rouer de coups de poings, de pieds et de barres de fer le propriétaire et tout ravager à l’intérieur. Les images vidéo le montrent ainsi muni d’un pied de parasol en métal fracassant un présentoir.
«Il n’y avait rien de proportionnel dans les actes de ces jeunes hommes, on a assisté à un déferlement de haine. On a vu une meute de loups se jeter sur un individu», avait alors affirmé le représentant du parquet. «Je tiens à m’excuser auprès de la famille et auprès de la boulangerie. Ce n’est pas bien ce qu’on a fait ce jour-là, je regrette, c’est pas une fierté», lui avait répondu Mohamed Haouas.
Le juge des libertés et de la détention devrait annoncer à l’automne les modalités d’exécution de cette peine par le joueur. L’option de la libération conditionnelle parentale, probablement assortie d’un suivi psychologique et d’un stage de sensibilisation aux violences conjugales, serait «préférable» à celle du port d’un bracelet électronique, car elle permettrait à Mohamed Haouas, 29 ans, «d’exercer son métier», a expliqué Marc Gallix.