Coups de cœur

Record de titres en Grand Chelem (24, après des succès à l’Open d’Australie, Roland-Garros et à l’US Open), au Masters (7), en Masters 1000 (40, avec des titres à Cincinnati et Paris-Bercy), comme le nombre de saisons terminées à la place de n°1 (8), Novak Djokovic a, en 2023, collectionné (presque) tous les plaisirs. En 2023, Djokovic (56 victoires-7 défaites ; 7 titres ; meilleur ratio sur le circuit) s’est conjugué au plus que parfait. Pour signer (lui qui est professionnel depuis 2003) l’un de ses plus belles saisons. Totalement imperméable au temps qui passe et au poids des polémiques qui accompagne régulièrement son parcours. Djokovic (98 titres), déjà prêt à repartir à l’assaut de nouveaux records…

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Meilleur classement (4e), premier titre en Masters 1000 (à Toronto), victoire en Coupe Davis, dans la foulée d’une finale malheureuse au Masters, Jannik Sinner qui attend toujours une place en finale de Grand Chelem a, à 22 ans, changé de dimension en 2023. L’Italien a brûlé la politesse à Casper Ruud, Stefanos Tsitsipas ou Holger Rune. De quoi attaquer la suite avec envie, avec l’ambition de continuer à escalader les marches quatre à quatre. Avec sur les épaules le poids de la confirmation.

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Longtemps caché derrière Caroline Garcia, le tennis masculin français a, en 2023, retrouvé des couleurs. Ugo Humbert (titré à Metz) a décroché son meilleur classement : 20e (après avoir débuté l’année 108e). Adrian Mannarino (22e, son meilleur classement, comme en mars 2018), a remporté 3 titres et vécu une saison pleine (43 victoires-24 défaites) à 35 ans et grand écart, Arthur Fils (36e ; 19 ans), titré à Lyon, finaliste du Masters Next Gen s’inscrit comme un joueur à suivre. Comme Luca Van Assche(90e), l’un des 12 Français du Top 100 du classement ATP. Sans oublier Lucas Pouille, sorti des qualifications de Roland-Garros, un beau moment d’émotion après des mois à broyer du noir. Un bref retour dans la lumière pour l’ancien 10e joueur mondial (329e).

L’Espagnol avait débuté l’année loin du circuit (blessé à la jambe droite et forfait pour l’Open d’Australie). Rongé par les crampes, il n’avait ensuite pas été en mesure de lutter contre Djokovic en demi-finales de Roland-Garros. Avant de briller de la plus belle des manières en remportant le match de l’année en finale à Wimbledon, en disposant de Djokovic 6-4 au 5e set, au terme d’un thriller. Son 2e titre du Grand Chelem (après l’US Open 2022). Alcaraz, brillant, polyvalent (6 titres en 2023 ; sacré sur terre battue, sur gazon et sur dur) qui rêve de partager avec Rafael Nadal l’aventure olympique en double lors des JO de Paris 2024 et, avant cela sera à l’affiche pour Netflix d’un match contre son prestigieux compatriote, à Las Vegas, le 3 mars.

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Une année inoubliable (4 titres). Victorieuse de l’US Open, l’Américaine s’est hissée où elle était attendue. Avant de devenir la sportive la mieux payée en 2023. À 19 ans. 3e joueuse mondiale (derrière Iga Swiatek et Aryna Sabalenka), l’Américaine a résisté au poids de l’attente pour s’inscrire comme une valeur sûre. Et celle qui cultive depuis de longues années l’ambition d’être n°1 s’inscrit au quotidien comme une athlète bien décidée à ne pas limiter son influence aux courts de tennis.

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Coups de griffe

Les Bleus signent un zéro pointé en deuxième semaine de Grand Chelem. Pareille «performance» n’était arrivée qu’à trois reprises dans l’ère Open, en 1969, 1978 et 2021. Une présence en 8es de finale est perçue comme un petit exploit, désormais, quand c’était la norme sous l’ère Tsonga. Sans représentant dans le top 20 depuis de longs mois, le tennis français ne peut pas rêver très haut. À l’US Open, pour la première fois seulement depuis l’Open d’Australie 2022, il y avait deux tricolores parmi les 32 premières têtes de série (Mannarino et Humbert). Difficile dans ces conditions d’espérer jouer les premiers rôles.

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Le Canadien de 23 ans avait débuté la saison à la 6e place mondiale il l’a terminée à la… 29e. En perdition de mars à septembre, où il n’aura pas réussi à gagner deux matches consécutifs. Il était sous la menace d’une sortie du top 50 avant de connaître un sursis en fin de saison en gagnant l’ATP 500 de Bâle, dont il était tenant du titre. Trop peu, trop tard. Son bilan de 23 victoires pour 19 défaites est indigne de son immense potentiel. Il est vrai que la saison 2023 de l’élève de Frédéric Fontang, a été perturbée par de nombreux pépins physiques. Rebond attendu en 2024.

Tout avait bien commencé avec une finale à l’Open d’Australie. Puis tout s’est progressivement gâté pour le Grec qui a affiché tout au long de l’année son bonheur avec sa compagne Paula Badosa. Mais sur le court il a déchanté. Son revers à une main, très esthétique certes, est devenu cette saison une vraie faiblesse, ciblée par tous ses adversaires. Très médiocre en retour également, il a affiché des faiblesses techniques indignes d’un top 10 mondial. Malgré une fin de saison un peu plus encourageante, le Grec de 25 ans a semblé régresser en 2023.

Le Norvégien avait fait sensation en 2022 en atteignant deux finales de Grand Chelem et celle du Masters. Un an plus tard, le bilan est moins reluisant. Celui qui aurait été numéro un mondial s’il avait battu Carlos Alcaraz en finale de l’US Open 2022 est retombé à la 11e place en cette fin d’année. S’il a de nouveau atteint une finale en Grand Chelem (Roland-Garros pour la deuxième année de suite), sa saison sur terre battue décevante selon ses standards, et la deuxième partie de saison de Casper a été fantomatique.

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La guerre en Ukraine s’est invitée dans les tableaux féminins et a offert chaque jour, notamment à Roland-Garros, son lot de polémiques orchestrées par un public versatile. L’Ukrainienne Elina Svitolina, dont le pays résiste à l’invasion russe depuis un an, en a fait l’amère expérience. Contre la Biélorusse Sabalenka, elle a fait ce que font ses compatriotes : ne pas serrer la main de son adversaire russe ou biélorusse et l’ignorer. Ce qui lui a valu des huées peu appropriées. Et il n’y a pas qu’à Roland-Garros où les spectateurs ont eu du souci avec la géopolitique. Après son bras de fer incroyable contre la Biélorusse Victoria Azarenka en 8e de finale, l’Ukrainienne Svitolina n’a donc pas salué son adversaire, qui de son côté lui a pourtant fait un signe de la raquette. Et c’est la Biélorusse qui a récolté les sifflets à sa sortie du court 1, de la part d’un public probablement ignorant du contexte…

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