8 mai-8 septembre. Le compte est bon, quatre mois tout juste entre l’arrivée ce mercredi dans le Vieux-Port de Marseille de la flamme olympique et l’extinction de celle qui illuminera les Jeux paralympiques. Cent vingt-quatre jours, dont soixante-neuf pour le relais de la flamme chargée de réchauffer le prestige olympique mis à mal par des mois d’inquiétudes, de critiques, de polémiques (certaines étant justifiées, concernant évidemment la sécurité, et d’autres beaucoup moins).

Les anti-Jeux n’hésitent jamais à tacler ceux de Paris, les accusant d’assurer la promotion de deux des personnages les plus clivants du paysage politique français, Anne Hidalgo et Emmanuel Macron. Certes, l’une et l’autre, en tant que maire de la ville et président du pays qui accueillent ces JO, seront visibles lors de nombreuses séquences d’ici à la fin des paralympiques. Mais, comme son parcours va le rappeler, avec 65 territoires visités (dont l’outre-mer) et 400 villes illuminées d’ici le 26 juillet prochain, la flamme olympique va rayonner partout dans notre pays, et pas que dans la capitale, ni même à l’Élysée, pour ces « Jeux de tous les Français ».

Les Jeux olympiques – rappelons-le, les premiers à Paris, avec une stricte parité hommes-femmes et le souci constant de respecter les budgets prévus – sont d’abord et avant tout une succession d’épreuves sportives qui mettent en lumière 10.000 athlètes, le plus souvent petitement payés et prêts à tous les sacrifices, six ou sept jours par semaine durant des années, pour gagner quelques centièmes ou millimètres. Certes, certains auront franchi la ligne blanche et abusé de la potion magique chère à Obélix. Certes, des sponsors entourent aujourd’hui de (très) près ces Jeux (permettant au comité d’organisation de s’autofinancer à 98%).

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Reste que ces JO ne seront pas ceux d’Hidalgo et de Macron mais bien ceux de ces milliers d’athlètes accourus de la planète entière pour décrocher une simple médaille, ceux de leurs entraîneurs qui les accompagnent sur le chemin de la performance contre vents et marées, ceux de ces bénévoles, arbitres, juges, gardiens de stade, qui eux aussi consacrent (souvent) leur vie au sport, et ceux enfin de ces centaines de millions de personnes dans le monde, qui aiment passionnément les Jeux, les regardent depuis tout petit à la télé ou dans un stade, n’en ratent pas une miette tous les deux ans (été puis hiver), s’extasient et pleurent devant les exploits de leurs compatriotes (et d’autres pays).

Les Jeux, et ceux de Paris n’échapperont pas à la règle, se nourrissent de performances, de records, de champions, d’images, de suspense, de légendes, de conquêtes, de sueur, de frissons et de larmes en tout genre. Un cocktail fabuleux que cette petite flamme débarquant du Belem à Marseille va lancer, avec émotion. L’épopée de Paris 2024 débute. Une parenthèse enchantée dans un monde de brutes.