Nantes n’a pas manqué son grand rendez-vous européen à Turin en tenant tête à la Juventus (1-1) jeudi en barrage aller de Ligue Europa, entretenant ses rêves d’exploit dans une semaine à la Beaujoire. Après l’ouverture du score de la Juventus par Dusan Vlahovic (13e), Ludovic Blas a égalisé à l’heure de jeu au terme d’un contre parfait.

Nantes a ensuite défendu bec et ongles ce nul, avec l’aide des montants et avec une frayeur finale sur un penalty réclamé par les Bianconeri dans le temps additionnel mais finalement non accordé par l’arbitre.

«Un grand bravo à mes joueurs qui ont été héroïques, solides. (…) Mais le plus dur, ce sera de finir le travail, je m’attends à une Juve remontée», a lancé Antoine Kombouaré. Ils n’ont pas regretté leur déplacement, les 2.000 supporters nantais venus retrouver à Turin le parfum des matches européens, là où les Canaris avaient disputé en avril 1996 une demi-finale de Ligue des champions.

La Juve s’était alors imposée à l’aller 2-0 et, malgré la défaite au retour à la Beaujoire (3-2), avait ensuite remporté son dernier trophée continental en date.

Pour certains de ces fans nantais, le début de soirée a pourtant été compliqué puisqu’ils n’ont plus gagné leur place qu’au moment du coup d’envoi, après avoir été bloqués aux accès, selon des témoignages. En 1996, les Nantais avaient tenu une mi-temps avant de craquer. Cette fois, la défense où Nicolas Pallois a fait son retour après un mois d’absence, a cédé dès le premier quart d’heure face à une Juve entrée fort, dans le sillage d’un Angel Di Maria étincelant.

L’Argentin a sollicité Alban Lafont (3e) avant de délivrer une merveille d’ouverture pour Federico Chiesa qui a servi Vlahovic seul face au but. Cruel pour Lafont piégé par ses deux ex-partenaires de la Fiorentina.

Nantes a eu le mérite de ne pas sombrer et rester compact. Peu à peu, les Canaris ont même pointé le bout de leur bec aux abords de la surface italienne, alors que la Juve baissait peu à peu de rythme.

Lafont, impeccable devant Di Maria (28e, 49e), a laissé Nantes dans le match et Blas n’a pas manqué la première occasion quand elle s’est présentée: le N.10 a conclu un contre express mené par Fabien Centonze en profitant d’une passe lumineuse de Mostafa Mohamed (60e) et d’une glissade de Gleison Bremer.

Massimiliano Allegri a regretté que ses joueurs n’aient pas fait faute pour stopper ce contre. Prise au piège tendu par le rusé Antoine Kombouaré, sa Juve s’est alors enfin réveillée. Mais les Nantais ont rivalisé d’héroïsme et de réussite pour tenir, sauvés par les montants sur une frappe de Chiesa (62e) puis un corner de Di Maria (66e) et par la maladresse de Danilo sur une ultime situation chaude (90 1e).

Ils encore ont tremblé dans le temps additionnel quand l’arbitre a été rappelé par la VAR pour évaluer un éventuel penalty pour une main de Centonze. Mais il a finalement absous le défenseur nantais pour une faute turinoise.

La Juve n’a donc toujours gagné qu’un seul de ses sept matches européens de la saison après un parcours désastreux en C1. Elle ira à Nantes pour «jouer une finale» dixit Allegri, mais peut s’attendre à une chaude réception, car les supporters nantais seront cette fois bien plus que 2.000. «On a besoin de tout le monde pour avoir une Beaujoire bouillante», a lancé Kombouaré.