Avec seulement huit voitures et trois constructeurs (Toyota, Hyundai, Ford) engagés à plein temps dans la catégorie reine, le WRC peine à séduire ces dernières années, comme peuvent en témoigner les défections partielles de plusieurs stars comme Rovanperä (23 ans) ou le Français Sébastien Ogier (40 ans), octuple champion du monde et qui continuera de suivre un programme allégé, comme en 2022 et 2023.

«Peut-être que le nombre optimal de constructeurs serait quatre afin d’avoir 10-12 voitures sur chaque course, mais la discipline va continuer à grandir cette année malgré tout. Évidemment, on aurait voulu que Kalle défende son titre, mais cela n’empêchera pas le championnat d’être excitant et très ouvert», a estimé auprès de la l’AFP Andrew Wheatley, directeur des épreuves sur route de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).

L’instance, organisatrice de la compétition, a donc décidé de modifier cette année l’attribution des points lors des courses et notamment le dimanche, où les pilotes avaient tendance à s’économiser en vue de la dernière spéciale, la «Power Stage», qui voit les cinq premiers inscrire des points supplémentaires au championnat en plus des 25 unités promises au lauréat du rallye.

Ainsi, les dix premiers à l’issue de la journée de samedi se verront attribuer des points, dont 18 au leader de l’épreuve. Et le dimanche, les sept premiers engrangeront des points dont sept pour le duo de tête. La «Power Stage», quant à elle, récompensera toujours les cinq plus rapides avec cinq points pour son vainqueur.

La FIA espère ainsi redynamiser l’ensemble du week-end mais plus particulièrement la journée du dimanche, qui était moins spectaculaire: «Cela amènera une dynamique intéressante le dimanche matin car les équipages de tête devront se battre pour tous les points», a souligné à l’AFP Andrew Wheatley.

Par ailleurs, la FIA a mis en place fin 2023 un groupe de travail pour plancher sur l’avenir de la discipline, qui rendra ses conclusions et proposera ses idées au Conseil mondial du sport automobile en février.

En attendant d’éventuelles réformes, trois pilotes font figure de favoris sur la ligne de départ de la saison 2024: l’Estonien Ott Tänak, champion du monde 2019 de retour chez Hyundai après une année chez Ford, son coéquipier belge Thierry Neuville et le Gallois Elfyn Evans, qui aura la lourde tâche de prolonger l’hégémonie de Toyota, triple champion du monde en titre chez les constructeurs.

Ce week-end au Rallye de Monte-Carlo, le héros local Sébastien Ogier tentera sur les routes autour de Gap, sa ville natale, de décrocher au volant de sa Toyota Yaris un dixième sacre record dans l’épreuve, un neuvième en WRC.

«C’est un événement immanquable et il y a de gros espoirs pour ce rallye. Cette épreuve exerce toujours la même magie sur moi. Certes, on n’oublie pas sa première victoire sur un tel rallye, mais honnêtement, les sensations restent les mêmes. Si je pouvais décrocher une dixième victoire dans cette épreuve, ce serait quelque chose de très particulier», a expliqué le Gapençais.

En l’absence de Rovanperä, qui débutera sa saison dans trois semaines en Suède, le Français devra surtout se méfier de Tänak, Neuville et Evans, à moins que son compatriote Adrien Fourmaux (M-Sport Ford), de retour à temps plein dans la catégorie reine après un an d’absence, ne crée la surprise.