HAUTS

Tel le roseau qui plie mais ne rompt pas. Lors de tout l’Euro, l’équipe de France a fait la démonstration de sa capacité à subir les événements, sans jamais lâcher, sans jamais cesser de croire en elle-même, sans jamais s’abandonner à un quelconque sentiment de résignation. Pourtant, longtemps, cette finale parut promise à des Danois dominateurs, mais incapables de réellement créer l’écart face à des Bleus accrocheurs. Deux fois – une dans chaque période – les Scandinaves prirent trois buts d’avance. Deux fois, le retour des Français fut quasi immédiat. Cette équipe ne doute pas. Et en prolongation, sa force mentale fait la différence et brise l’adversaire (33-31). Qu’il soit suédois en demies, ou danois en finale, qu’importe, à la fin, au handball, c’est la France qui gagne !

L’une des principales forces du Danemark était clairement identifiée. À savoir un tandem de gardiens extrêmement performant, et complémentaire au vu de leurs profils différents. Mais de duo, la première période n’offrait qu’un one-man show, Niklas Landin étant invité à patienter gentiment sur le banc que son homologue Emil Nielsen cesse de tourmenter les tireurs français. Avec 11 arrêts à 46% de réussite, l’ancien portier nantais réalisait un festival, et tous les Bleus y passaient, notamment Dika Mem, auteur d’un 0 sur 4 à la pause, et même Ludovic Fabregas, «Monsieur 90% de réussite au tir» qui voyait sa première tentative repoussée par un Nielsen impressionnant. Heureusement, la seconde période du portier danois allait s’avérer moins imperméable (15 arrêts au total).

flops

Le symbole de cette équipe de France, qui aurait pu tout aussi bien être dans les tops que dans les flops. Flop car pendant une heure, l’arrière droit ne fut que l’ombre de lui-même. En échec au tir (0 sur 5), hésitant, sanctionné deux fois pour deux minutes d’exclusion – dont une stupidement pour une faute aussi naïve que grossière –, Dika Mem passait alors totalement au travers de sa finale. Même en fin de match, il paraissait refuser d’aller au tir, la confiance totalement en berne. Pourtant, Guillaume Gille décidait de le laisser sur le terrain. Contre vents et marées. Sans doute convaincu qu’à un moment, un tel talent ne pouvait que rallumer la lumière. Et cela survenait au début de la seconde période de la prolongation, quand le Barcelonais inscrivait deux buts coup sur coup qui assommaient les Danois. De zéro à héros, difficile de faire plus clair.