Envoyé spécial à Décines

Les coups de cœur

Le bijou de Wirtz, la malice allemande Coup d’envoi au Groupama Stadium. L’Allemagne ouvre les débats. Dans le rond central, Toni Kroos récupère le ballon, réalise un demi-tour sur lui-même, faisant mine d’amorcer une passe vers l’arrière, avant de finalement trouver Florian Wirtz situé à 40 mètres du but français. Incroyablement seul, le nouveau bijou du football allemand se projette et profite de l’apathie française pour fusiller Brice Samba, malgré une frappe légèrement détournée par Dayot Upamecano. Ficelle et but. Somptueux. Pour une combinaison qui climatise le Groupama Stadium… après sept secondes de jeu.

Le maillot bleu, une merveille Le plus beau dans la soirée de l’équipe de France reste la découverte du nouveau maillot. C’est dire la prestation d’ensemble de la sélection… Si sur le terrain, les hommes de Didier Deschamps n’ont jamais été au rendez-vous, leur nouvelle tunique a fait fureur. Un bleu qui rappelle les héros de 1984 et Michel Platini, mais aussi les années 1970. Sur ce coup-là, c’est une vraie réussite. Une merveille.

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Les coups de griffe

Le naufrage français Où est passée l’équipe de France samedi soir ? Depuis la finale de Coupe du monde contre l’Argentine en décembre 2022 et 70 première minute de jeu cataclysmique, les Bleus n’avaient pas offert un aussi triste spectacle. Dépassés, asphyxiés et malaxés par des Allemands bien mieux en place, les vice-champions du monde n’ont rien montré samedi soir.

Surpris à chaque début de période, les Français ont manqué de tout. D’idées, d’enthousiasme, de circuit de passes, de précision et d’un plan de jeu en l’absence d’Antoine Griezmann. En dehors du fait de donner la balle à Dembélé et Mbappé sur le côté et d’attendre une fulgurance, l’ambition collective fut indigente. Indigne d’une nation qui rêve de remporter l’Euro dans trois mois.

Thuram alias Fantômas Il avait une chance unique de marquer les esprits et surtout des points dans la bataille qu’il livre avec Giroud et Kolo Muani pour le poste de numéro 9 des Bleus. Le Milanais n’a pas su saisir l’occasion. Seul en pointe, il a erré pendant soixante minutes sans jamais être en mesure de se montrer sous son plus beau jour. Jamais trouvé ou introuvable, peu précieux en point d’appui et emprunté dans ses déplacements, l’ancien Guingampais (17 sélections, 2 buts), qui préfère évoluer dans une attaque à deux, a souffert et ne gardera aucun bon souvenir de cette soirée. « Il aurait un peu plus décroché et participer dans les mouvements », souffle Deschamps, qui sait la difficulté d’exister dans son rôle ingrat.

Un Groupama Stadium en mode cimetièreUn public qui siffle ses joueurs à quasiment chaque changement, une bronca en fin de match, des spectateurs qui quittent l’enceinte dès la 80e minute… Cela fait bien longtemps que l’équipe de France n’a pas déçu autant ses fans qu’après le naufrage de samedi soir. Si l’avant-match fut enthousiasmant côté tribunes, avec une Marseillaise à vous filer des frissons, le reste fut de piètre qualité. Comme la production des Bleus sur la pelouse.