Rafael Nadal a annoncé jeudi son forfait pour le Masters 1000 de Monte-Carlo, qui débute dimanche et ouvre la saison sur terre battue, n’étant toujours pas prêt physiquement.
«Malheureusement, je dois vous dire que je ne vais pas jouer à Monte-Carlo. Simplement, mon corps ne me le permet pas», a annoncé sur les réseaux sociaux le champion, accompagnant son court texte d’une petite vidéo de lui à l’entraînement – sans grande intensité physique toutefois – à son académie sur l’île de Majorque.
«Et bien que je continue de travailler et que je donne le meilleur de moi-même chaque jour, en espérant pouvoir jouer les tournois qui ont tant compté pour moi, la réalité est qu’à ce jour je ne le peux pas», poursuit-il.
Une déclaration lourde de sous-entendu car certes on entend sa déception de ne pouvoir jouer le tournoi de Monte-Carlo, mais on perçoit désormais sa crainte de ne pas parvenir à s’aligner à Roland-Garros où il a remporté quatorze de ses 22 titres du Grand Chelem.
L’heure de la retraite ayant déjà commencé à sonner, Nadal semble vouloir une dernière fois contraindre son corps pour lui permettre de tirer sa révérence sur sa scène préférée du court Philippe-Chatrier, à l’occasion du prochain Roland-Garros (20 mai-9 juin)), voire des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).
Car depuis son sacre extravagant de 2022, où il avait joué avec un pied anesthésié pour finalement porter à 22 le record de titres du Grand Chelem remportés chez les hommes (Novak Djokovic l’a depuis dépassé pour le porter à 24), Nadal va de déconvenues en déconvenues. Et cette fois, sa volonté de prendre sa retraite selon ses propres termes et non sous le pourtant inéluctable diktat de son corps martyrisé par des années et des années d’efforts surhumains, semble ébranlée.
«Il ne me reste qu’à accepter la situation et regarder l’avenir immédiat en continuant de garder l’espoir et l’envie de me donner une chance que les choses s’améliorent», a-t-il concédé jeudi pour conclure son message. Depuis les Internationaux de France 2022, il n’a plus remporté le moindre tournoi et n’est plus apparu que très sporadiquement sur les courts.
En janvier 2023 il a ainsi abandonné sur blessure au deuxième tour de l’Open d’Australie et n’avait plus joué jusqu’au tournoi de Brisbane en janvier dernier. Mais là encore, il s’est fait mal à une cuisse en quarts de finale et a déclaré forfait pour les tournois sur dur où il était attendu (Open d’Australie, Doha et Indian Wells où il s’était estimé «pas prêt»). Il n’avait pas prévu de jouer à Miami fin mars, mais était attendu avec enthousiasme à Monte-Carlo.
«Je suis triste, pour les fans qui n’auront pas la chance de le voir, mais surtout pour lui car ce tournoi de Monte-Carlo est vraiment important pour lui», a déclaré à l’AFP le directeur de la compétition monégasque David Massey. «Je sais qu’il a tout fait pour être prêt pour le tournoi, alors on lui souhaite le meilleur», a-t-il ajouté. Longtemps, ce premier tournoi de la saison sur terre battue a servi à Nadal de rampe de lancement vers Roland-Garros: entre 2005 et 2018, il a remporté onze fois le Masters 1000 et à neuf reprises il a ensuite soulevé la coupe du Grand Chelem sur terre.
À ce jour, sa dernière apparition publique sur un court remonte au dimanche 4 mars à Las Vegas, à l’occasion d’un match exhibition face à Carlos Alcaraz diffusé par Netflix. Les observateurs avaient noté une gêne au dos qui ne s’est manifestement pas estompée depuis. Le roi de la terre, qui a si bien pris l’habitude de fêter son anniversaire le 3 juin durant Roland-Garros, pourrait ne pas y souffler ses 38 bougies cette année.