Dimanche soir, le président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, a publié une longue lettre sur son compte Facebook pour répondre aux critiques de ses opposants Bernard Laporte, Mourad Boudjellal, Guilhem Guirado et Marie-Pierre Pagès, ancienne trésorière de la FFR. Le dirigeant s’inquiétait notamment de la santé financière de son institution, qui présente un déficit de 40 millions d’euros sur les deux dernières saisons.

Interrogé par nos confrères de Midi Libre , Florian Grill est revenu sur l’état des finances de la FFR. «Je suis patron de PME. Je sais lire les comptes et je sais prendre les décisions pour réduire la voilure sans toucher aux équipes à Marcoussis ni altérer la performance sportive. Le tout en dégageant des moyens pour nos clubs et nos quatre objectifs. Ça s’appelle « gérer ». Je ne suis pas sûr que ça a été géré avant», assène-t-il.

Et de poursuivre : «Je n’ai cessé de tirer la sonnette d’alarme. Ça fait sept ans qu’on dit qu’on va dans le mur. Cette Fédération n’a fait que des déficits d’exploitation. C’était une folie de signer avec CVC. Ils nous ont donné de l’argent à court terme mais ils prélèvent aujourd’hui 14% des revenus réguliers. Je suis inattaquable là-dessus. Reprenez tous les comptes rendus des comités directeurs, je n’ai eu de cesse de dire qu’on allait dans le mur.»

En mars 2021, le Tournoi des six nations et le fonds d’investissement CVC avaient officialisé «un partenariat stratégique à long terme» qui prévoyait que CVC investisse plus de 400 millions d’euros sur cinq ans. Selon des projections, la FFR espérait toucher 15 M€ par an pendant cinq ans pour cette concession des droits télé, somme à laquelle se rajoutaient les revenus de commercialisation des droits.

Le comité directeur de la FFR, alors présidé par Bernard Laporte, avait approuvé ce projet d’accord entre les Six Nations et CVC, ancien argentier de la F1 et actionnaire du Pro 14 (l’ancienne Ligue celte, qui réunit les provinces galloises, irlandaises, italiennes, écossaises et sud-africaines) et du Championnat d’Angleterre de rugby. Au total, ce fonds a déjà investi plus de 800 millions d’euros dans le rugby.