Une décision qui fait (un peu) parler. Lors de l’annonce des invitations (wild-cards) pour Roland-Garros, qui débutera dimanche prochain, un nom attendu n’est pas listé. Celui de Dominic Thiem, ex-3e mondial et double finaliste Porte d’Auteuil (2018, 2019). Ce dernier devra donc passer par les qualifications, qui débutent ce lundi, et affronte l’Italien Franco Agamenone. Si cette nouvelle a autant fait parler le monde du tennis, c’est aussi et surtout, parce que Dominic Thiem a annoncé vouloir arrêter sa carrière, fin 2024, à seulement 30 ans. Depuis sa grave blessure en 2021 au poignet, l’Autrichien n’arrive plus à retrouver son niveau d’antan et végète autour du top 100. Parmi les raisons derrière cette décision «mûrement réfléchie», il invoque l’état toujours délicat de son poignet droit, mais aussi «un sentiment profond» qui l’anime depuis «un long moment».

Ses derniers résultats ne parlent pas pour lui. Le vainqueur de l’US Open 2019 n’a remporté que deux rencontres en 2024, circuit ATP et Challenger, confondus. Son meilleur résultat est un deuxième tour perdu contre Richard Gasquet, lors d’un tournoi ATP 250 à Estoril, au Portugal. Dominic Thiem devra donc élever son niveau de jeu, une dernière fois, à Roland-Garros, pour espérer avoir les adieux des fans lors du grand tableau.

À lire aussiTennis: Dominic Thiem annonce la fin de sa carrière, à seulement 30 ans

Lors de la semaine de qualifications, rebaptisée Opening Week, du 20 au 24 mai, Dominic Thiem va possiblement retrouver d’anciens compatriotes du gratin mondial. Diego Schwartzman, ex-5e mondial et 142ᵉ au classement aujourd’hui, qui va lui aussi arrêter la petite balle jaune en février 2025. Mais aussi Benoît Paire, ex-top 20, qui pourrait également s’éloigner du tennis prochainement, après de nombreuses tentatives de retour au premier plan, ces dernières années.

Chez les femmes aussi, certaines ont été snobées. Emma Raducanu, Caroline Wozniacki et Simona Halep (finalement absentes à Paris) davaient batailler une semaine avant les autres pour espérer rejoindre le “vrai” tournoi parisien. Certains y voient un manque de respect pour des “légendes” du tennis, tandis que d’autres soulignent le choix de la FFT de donner la chance à ses protégés.

À lire aussiRoland-Garros: Gasquet, Cornet, Mladenovic… Les invitations pour le tournoi dévoilées

“Il (Thiem) a une carrière extraordinaire. Mais les jeunes qui sont entre la 110ᵉ et la 130ᵉ la méritent également. Je trouve ça normal de les privilégier”, a défendu Lucas Pouille sur son compte X (ex-Twitter), alors que lui-même n’a pas eu de coup de pouce de la FFT. L’instance est souvent critiquée pour son “auto-centrage” alors qu’en Angleterre, lors de Wimbledon, au mois de juillet, on s’ouvre souvent à l’international. Ici, la donne est différente. L’idée est de redonner un second souffle au tennis français, après la période des Quatre Mousquetaires (Monfils, Tsonga, Gasquet, Simon), et mettre la lumière sur ces jeunes Français qui bataillent sur le circuit secondaire.

De plus, deux wild-cards pour le tableau principal sont réservées à Tennis Australia et à la fédération américaine de tennis, dans le cadre d’un échange d’invitations lors des deux Grands Chelems (Open d’Australie, US Open). Un système qui limite donc les possibilités, et qui s’ajoute au wild-cards race France et Internationale. Ces deux invitations récompensent les joueurs français ayant marqué le plus de points depuis 2024. Une façon de pousser les “Frenchies” à batailler pour le précieux sésame.

Plus de Français, cela veut dire aussi plus de monde dans les tribunes lors de «l’Opening Week» pour embraser les tribunes avec des supporters chauffés à bloc. Ces dernières semaines, un collectif de jeunes étudiants français, ont créé Tribune Bleue. Un groupe pour supporter les joueurs et joueuses tricolores à travers le monde. Ils seront assurément là, à Roland-Garros, dès ce lundi pour encourager les Français. Les autres seront sans-doute très attentif aux performances de “Domi”.