HAUTS

Une prestation majuscule pour Finn Russell. Auteur d’un premier acte sensationnel, le capitaine écossais, une première pour lui dans le Tournoi, a donné le tournis à la défense galloise. Auteur de deux passes décisives pour Duhan van der Merwe (29e, 42e), le premier après une feinte de passe et le second après une prise d’intervalle, l’ancien joueur du Racing 92 était sur un nuage. À son crédit également, une 50/22 et un sans-faute face aux perches (5/5, 12 points).

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Malgré la défaite (26-27), il a été élu homme du match par les organisateurs. Il faut dire que la performance d’Aaron Wainwright a été à la hauteur de son statut. Avec un total de 65 mètres parcourus ballon en main, une performance rare pour un avant, le troisième-ligne gallois s’est démené pour entretenir la flamme d’un improbable retournement de situation, alors que le XV du Poireau était mené 27 à 0 à la 47e minute. Avec cinq défenseurs battus, il a su trouver de l’avancée sur de nombreuses séquences et s’est illustré en inscrivant en force, au pied des poteaux, le troisième essai des siens (61e).

C’est un match dont les amoureux du rugby se souviendront encore dans de nombreuses années. Laissés pour morts et apathiques pendant les 45 premières minutes de jeu, les Gallois ont offert à leurs supporters un sursaut d’orgueil époustouflant. Orphelin de Dan Biggar ou Leigh Halfpenny, qui ont arrêté leur carrière internationale après la Coupe du monde, de leur capitaine Jac Morgan, opéré au genou, de leur taulier George North, également blessé, et de Louis Rees-Zammit, qui a cédé aux appels des sirènes de la NFL, le jeune XV du Poireau a su trouver les ressources nécessaires pour renverser la table.

Avec Tomos Williams et Ioan Lloyd aux manettes, tous deux entrés en cours de jeu en remplacement de Gareth Davies et de Sam Costelow, sorti sur blessure, les Gallois se sont transfigurés pour inscrire quatre essais en l’espace de vingt minutes. Le premier par James Botham (47e), à la conclusion d’un groupé pénétrant, avant que Rio Dyer en bout de ligne (53e), Aaron Wainwright en force entre les poteaux (61e) et Alex Mann, après un ballon porté (68e), ne participent au festival. De 27 à 0, les hommes de Warren Gatland sont revenus à 27 à 26 à douze minutes du terme ! Malgré l’ambiance assourdissante du Principality Stadium de Cardiff, les coéquipiers du capitaine Dafydd Jenkins se sont montrés trop imprécis dans le «money-time» pour parvenir à s’imposer. Mais avec un double bonus, offensif et défensif, ils ont indéniablement gagné le respect de toute la planète rugby.

flops

Il est sans doute le symbole de la déroute subie par le XV du Poireau, éparpillé façon puzzle devant son public pendant la première période. Appelé à apporter son expérience au XV de départ très jeune du pays de Galles, Gareth Davies a traversé les quarante premières minutes comme un fantôme. Imprécis dans son jeu au pied d’occupation, le demi de mêlée gallois a été incapable d’apporter du rythme aux rares séquences de jeu des siens. Remplacé dès la mi-temps par Tomos Williams, le parallèle avec son partenaire est largement en sa défaveur. Acteur fort du sursaut gallois, Tomos Williams s’est notamment illustré par une merveille de passe sautée à destination de son ailier Rio Dyer, auteur du deuxième essai des siens (53e).

C’est indéniablement l’un des gros points noirs dans les rangs gallois. Déréglés, Ryan Elias et ses sauteurs ont perdu cinq lancers en touche à leur avantage, uniquement dans le premier acte. Une aubaine pour le XV du Chardon qui s’est nourri de chacune de ses erreurs pour se dégager ou progresser dans le camp adverse. Conséquence directe de ses maladresses à répétition, Ryan Elias a été remplacé par Elliot Dee dès la mi-temps. Du mieux au retour des vestiaires, comme dans l’ensemble des secteurs de jeu côté gallois.

Étincelant pendant 45 minutes, le XV du Chardon a complètement perdu pied et aurait pu voir ses efforts réduits à néant au Principality Stadium de Cardiff. Démunis de ballon et acculés dans leur camp, les Écossais ont concédé pas moins de 12 pénalités durant la dernière demi-heure et manqué 17 plaquages. Réduits à 14 par deux fois après les cartons jaune de George Turner, coupable d’avoir écroulé maul qui a amené le premier essai gallois (47e) et Sione Tuipulotu (60e), épinglé pour la répétition de fautes de ses partenaires, les hommes de Gregor Townsend sont passés tout proche de la correctionnelle mais parviennent finalement à s’imposer sur le plus petit des écarts (26-27). Des trous d’air dont les Bleus seraient bien inspirés de profiter samedi prochain (15 heures 15).