«À Paris, la cheville a bien tenu, c’était important pour moi de retrouver l’adversité. (…) Après cette blessure, des doutes s’étaient installés, et il a fallu beaucoup travailler pour revenir à ce niveau-là», a déclaré mercredi le double champion olympique aux médias à Rio de Janeiro, où il débute un stage d’entraînement de dix jours. «Mais il reste encore beaucoup de choses à peaufiner avant les Jeux, j’ai encore une bonne marge de progression (…) On va y aller étape par étape, on ne se met pas du tout de pression. Il faut accepter de prendre le temps», a-t-il ajouté, trempé de sueur après avoir affronté des spécialistes brésiliens du jiu-jitsu dans de féroces combats au sol.
Après avoir décroché le bronze aux JO de Tokyo en 2021, Riner, 33 ans, a débuté le cycle olympique de Paris-2024 par une préparation de globe-trotter, avec un premier stage au Brésil il y a un an, avant de partir en Mongolie, au Maroc ou au Japon. Il a remporté le Grand Slam de Budapest en juillet dernier. Mais une vilaine entorse à la cheville droite en août l’a stoppé dans son élan, le privant notamment des Mondiaux-2022, qui ont eu lieu en octobre à Tachkent, en Ouzbékistan. «La blessure a freiné un peu la préparation, mais en soi on n’est pas en retard, on n’est pas en avance, on est bien. Quelques semaines avant Paris, j’ai retrouvé quelques sensations, maintenant il faut continuer, et il ne faut pas être pressé», a-t-il expliqué à Rio, où il s’entraîne dans les installations de Flamengo, le club de football le plus populaire du pays.
«Ça m’a juste emmerdé parce que j’ai perdu quatre mois dans ma préparation,(…) alors que quand je me suis blessé, j’étais à un excellent niveau», a-t-il déploré. Après la victoire face à son public il y a dix jours à Paris, en étant seulement «à 70%» de ses capacités, son premier grand objectif est de remporter son onzième titre mondial à Doha (7-11 mai). «Si on me dit que je serai à 90% pour les Mondiaux, je signe tout de suite», a-t-il assuré. Même son de cloche chez son entraîneur Franck Chambily, qui l’a accompagné à Rio. «Nous, les 100%, 110%, on les veut pour les JO. Pour les Championnats du monde, il sera bien sûr plus affûté que sur le tournoi de Paris, mais on ne sera peut-être pas encore à 100%», a-t-il expliqué à l’AFP.