Alors que le ministre de la Justice avait sévèrement tapé sur les députés RN, mardi à l’Assemblée nationale, à la suite d’une question d’une élue nationaliste sur le meurtre de Thomas, le président du parti à la flamme était l’invité jeudi soir de BFMTV. L’occasion pour Jordan Bardella de dépeindre Éric Dupond-Moretti comme un «chef de gang», qui «aurait dû démissionner» non pas pour ses ennuis judiciaires mais «pour son bilan.»
Listant une série de faits divers qui se sont déroulés ces derniers mois, le député européen considère que le ministre «passe son temps à insulter, à injurier non pas seulement le premier parti de France d’opposition, mais à insulter des gens qui depuis des années critiquent les dérives du laxisme judiciaire.» Si Jordan Bardella a refusé d’affirmer que le «risque zéro» n’existerait pas si le Rassemblement national accédait aux responsabilités, il a exhorté ironiquement le garde des Sceaux à s’entretenir avec «les familles des victimes et des blessés» de Crépol pour «leur dire qu’on ne peut pas faire autrement» et qu’il y a une «fatalité».
Marine Le Pen ayant décidé de déposer une plainte contre Éric Dupond-Moretti pour ses propos au sein de l’Hémicycle, son successeur à la tête du RN a indiqué que celle-ci était en cours de préparation. «J’en ai assez que les représentants de 42% des gens qui ont voté Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle se fassent en permanence insulter, mépriser, cracher au visage par Monsieur Véran, Madame Borne, Monsieur Dupond-Moretti. Ça suffit», a persiflé le nationaliste. Balayant la «judiciarisation du débat politique», Jordan Bardella entend néanmoins dire «stop à un moment donné».