L’écrivain Boris Akounine, qui vit en exil depuis en 2014, est visé en Russie par une enquête pour «diffusion de fausses informations» sur l’armée et «appel au terrorisme», ont annoncé mardi les autorités russes. De son vrai nom Grigori Tchkhartichvili, ce romancier connu a été placé mi-janvier sur la liste des «agents de l’étranger» publiée par le ministère de la Justice russe, après avoir été ajouté à la liste des «terroristes et extrémistes» en décembre.

L’écrivain est accusé «d’appel public à mener des activités terroristes» et «diffusion publique d’informations sciemment fausses» sur l’armée russe, selon le tribunal de Basmanny à Moscou. L’accusation de diffusion de «fausses informations» sur l’armée russe est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 15 ans. Plusieurs centaines de Russes ordinaires ont déjà été condamnés en vertu de cet article du Code pénal depuis près de deux ans. Les autorités russes reprochent à Boris Akounine de «s’être opposé» à l’assaut militaire en Ukraine.

Né en 1956 en Géorgie, alors république soviétique, Boris Akounine est un écrivain connu en Russie pour ses romans policiers historiques, notamment la saga à succès Les Enquêtes d’Éraste Fandorine, un héros vivant à l’époque tsariste. Il a également rédigé Histoire de l’État russe, une compilation en neuf tomes qui retrace les développements de l’État russe jusqu’à la révolution de 1917. Akounine s’était prononcé en 2014 contre l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée, avant de partir en exil à Londres, où il réside depuis.

Le 24 février 2022, il avait déploré sur Facebook le déclenchement d’«une guerre absurde» en Ukraine et dans la foulée il a co-fondé le projet Nastoïachtchaïa Rossia («La vraie Russie»), soutenu par plusieurs personnalités de la culture en exil et censé aider les réfugiés ukrainiens. Moscou a rendu illégales les critiques à l’encontre de l’armée peu après avoir lancé son offensive contre l’Ukraine le 24 février 2022.