Aventure de George Miller, 2h28
Furiosa (Ana Taylor-Joy), c’est l’anti-Barbarella. Cette enfant a été arrachée à sa famille parce qu’elle a voulu cueillir une pêche juteuse. L’image est forte. La pêche remplace la pomme. Pour toute récompense, cette nouvelle Ève futuriste sera chassée du paradis. Trop près d’un groupe de motards en vadrouille, Furiosa est kidnappée. Qu’importe, cette gamine aussi déterminée que taiseuse va faire le serment de rentrer chez elle quoi qu’il en coûte.
Une fois le décor planté, l’intrigue déclenchée, Miller cisèle une avalanche de séquences d’action toutes plus démentes et inventives les unes que les autres, chorégraphiées comme un ballet de Baryshnikov. Les explosions y sont orchestrées comme des feux d’artifice jubilatoires et poétiques. Plus elle acquiert de pouvoir, plus Furiosa s’émancipe. Dans l’univers postapocalyptique règne également le post-MeToo. Son périple romanesque compose une odyssée pleine d’ampleur, de frénésie belliqueuse qui s’étale sur quinze ans. Et l’on comprend pourquoi le cinéaste n’a jamais cessé de clamer que ses longs-métrages interrogeaient les spectateurs non pas sur le futur mais sur le présent de l’humanité.
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Comédie de Christophe Honoré, 2h00
Christophe Honoré, avec Marcello Mio, propose une drôle de traversée des apparences. Le film, en lice pour la palme d’or, est présenté à Cannes mardi soir. Le milieu est circonscrit à la famille Deneuve-Mastroianni et au 6e arrondissement parisien où tout le monde semble habiter. Et où tous jouent leur propre rôle. Chiara Mastroianni est donc cette actrice « fille de » avant d’être elle-même. On n’arrête pas de lui dire qu’elle ressemble à l’un ou l’autre de ses célèbres géniteurs. Elle parle avec un débit de mitraillette comme sa mère, mais aime les animaux abandonnés, comme son père, Marcello Mastroianni. Quand, lors d’une audition, Nicole Garcia lui lance, énervée, « joue le plus Mastroianni que Deneuve », elle craque et la prend au mot. Elle devient Marcello, ou plutôt le fantôme de son père.
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Ces derniers temps, le cinéma aime se prendre comme modèle. Le Deuxième Acte, la comédie piquante et maligne de Quentin Dupieux, ouvrait en fanfare le Festival de Cannes. Ce Marcello mio, présenté en compétition, en offre une vision fantaisiste d’un tout autre genre, mais qui ne manque pas de charme.
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