Un nouveau venu en compétition. Six ans après le succès populaire du Grand Bain , Gilles Lellouche est propulsé dans la course à la palme d’or avec L’Amour ouf. Le film de l’acteur et réalisateur réunit à l’écran deux chouchous du public, François Civil et Adèle Exarchopoulos. Lellouche évoquait au moment du tournage «une comédie romantique musicale ultra-violente». L’affiche montre un cœur humain dégoulinant de sang.
Ce long-métrage, adapté d’un roman de l’écrivain contemporain irlandais Neville Thompson, se déroule dans les années 1980 dans le nord de la France. Il raconte l’histoire d’amour de Jackie et Clotaire, qui «grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port», selon le synopsis. «Elle étudie, il traîne. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur», y lit-on également.
Jackie et Clotaire sont joués adultes par François Civil et Adèle Exarchopoulos et, plus jeunes, par des acteurs en début de carrière: Mallory Wanecque (une comédienne révélée l’an passé, à Cannes, dans Les Pires ) et Malik Frikah. Sont également annoncés au générique, Élodie Bouchez, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard.
«On passe la moitié du film avec deux acteurs qui ne sont pas connus», avait souligné début mai à Paris, Manuel Alduy, le directeur de la fiction de France Télévisions, qui soutient le film. En sélectionnant L’Amour ouf, le Festival de Cannes s’adresse aussi aux plus jeunes, le cœur de cible du film étant «un public de 15-30 ans», avait-il souligné. Il devrait sortir en salles au mois d’octobre prochain.
Outre le succès (4,2 millions de spectateurs) du Grand Bain, dans lequel Lellouche imaginait l’histoire de cinq hommes cabossés par la vie qui s’adonnent à la natation synchronisée, le réalisateur est surtout connu comme acteur. Il est l’un des visages familiers du cinéma français, jouant volontiers les gros bras (BAC Nord) comme les bons copains (Les petits mouchoirs).
À 51 ans, celui qui avait commencé sa carrière par la réalisation de courts-métrages, fait irruption dans la compétition aux côtés de légendes du cinéma, comme Francis Ford Coppola, et d’habitués comme Jacques Audiard ou Paolo Sorrentino, qui signe un superbe Parthenope.
À lire aussiNotre critique de Parthénope, voir Naples et se laisser séduire
Cannes fait de la place à de nouvelles voix, comme celle de la jeune réalisatrice indienne Payal Kapadia, qui présentera jeudi également en compétition All we imagine as light, son premier long-métrage de fiction. Elle avait obtenu l’Œil d’or, qui récompense à Cannes le meilleur documentaire, en 2021.
La course à la Palme d’or est dans sa dernière ligne droite. Il restera encore au jury présidé par Greta Gerwig, la nouvelle égérie du girl-power à l’américaine, deux films à découvrir vendredi: La plus précieuse des marchandises, long-métrage d’animation de Michel Hazanavicius, et Les graines du figuier sauvage de l’Iranien Mohammad Rasoulof. Son réalisateur, poursuivi par le régime des mollahs, vient de parvenir à quitter secrètement l’Iran. Et viendra en personne défendre son film sur la Croisette.