La Chine a dénoncé jeudi des «méthodes de voyou» après un vote au Congrès américain qui renforce une menace d’interdiction aux États-Unis de l’application chinoise TikTok, au nom de la sécurité nationale. TikTok est depuis plusieurs mois dans le collimateur des autorités américaines qui estiment que l’application de vidéos courtes permet au gouvernement chinois d’espionner et de manipuler les citoyens américains.
Le groupe chinois conteste farouchement ces allégations, nie avoir transmis des informations aux autorités chinoises et assure qu’il refuserait toute requête éventuelle en ce sens. «Si un soi-disant prétexte de sécurité nationale peut être utilisé pour écarter arbitrairement des entreprises performantes d’autres pays, alors il n’y a plus d’équité ni de justice», a fustigé un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. «Quand quelqu’un voit une bonne chose d’une autre personne et veut la lui prendre, ce sont assurément des méthodes de voyou», a-t-il estimé lors d’une conférence de presse.
Quelques minutes plus tôt, le ministère chinois du Commerce déplorait les «pressions» des Etats-Unis «pour écarter injustement des entreprises étrangères» de leur marché. La Chine «prendra toutes les mesures nécessaires» pour défendre ses entreprises, a assuré le porte-parole du ministère He Yadong, interrogé lors d’un point presse distinct. Il n’a pas précisé en quoi pourraient consister ces mesures.
Le sort du projet de loi est incertain au Sénat, où des personnalités américaines de premier plan s’opposent à une interdiction radicale à l’encontre d’une application extrêmement populaire, notamment auprès des jeunes. Le président américain Joe Biden a déclaré qu’en cas d’adoption au Sénat, il promulguerait le texte. Joe Biden, en campagne pour un deuxième mandat, a ouvert en février un compte sur TikTok, espérant toucher de potentiels jeunes électeurs.