Plus de sept ans après la promesse de campagne du candidat Macron, la suppression de la taxe d’habitation continue d’avoir des conséquences, parfois inattendues. Ce lundi, un ensemble d’associations pointait par exemple qu’elle risquait de priver un million de foyers éligibles du chèque énergie. Pour rappel, ce coup de pouce de l’État s’élevant à 150 euros par an en moyenne vise à aider les bénéficiaires à payer leurs factures d’électricité.
Il est versé au printemps aux ménages modestes en fonction du revenu et de la composition du foyer. Et c’est là que le bât blesse puisque, si l’administration a toujours des informations précises sur l’évolution des revenus des foyers, elle ne sait plus grand-chose de leur composition depuis qu’elle ne collecte plus la taxe d’habitation (disparue depuis l’an dernier).
Dans l’urgence, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé qu’un «guichet de réclamation» en ligne serait mis en place avant la fin de l’année pour les éligibles qui n’auront pas reçu leur chèque à la fin de la campagne d’envoi. Du côté des agents du fisc, la situation agace. Secrétaire national de la CGT Finances publiques, Olivier Villois juge par exemple que l’administration n’a pas suffisamment anticipé les difficultés engendrées par la suppression de la taxe d’habitation.
«On arrive au bout d’une logique selon laquelle la DGFiP s’adaptera à tout. Le temps politique n’est pas le temps administratif», complète Olivier Brunelle, le secrétaire général du syndicat FO-DGFiP. Pour résoudre ces difficultés, une piste serait à l’étude pour demander aux contribuables de renseigner les informations relatives à leur logement dans leur déclaration de revenus.