Contrairement à l’an dernier, la France devrait passer l’hiver à l’abri de tout risque de coupures électriques. C’est le message rassurant que fait passer ce mercredi le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), citant «des barrages pleins», des centrales nucléaires réparées et de nouvelles capacités de production d’électricité comme le parc éolien en mer de Saint-Brieuc.

L’année dernière, la France a su passer les pics de tensions l’année dernière. Huit signaux Écowatt rouges et douze signaux Ecowatt rouges, impliquant des coupures d’électricité tournantes ont été évités l’année dernière a rappelé Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE. Pour l’hiver

L’hiver dernier, les consommateurs français, particuliers et entreprises, ont réduit leur consommation d’électricité de 8 à 9%, hors effets météo. Cette baisse s’est maintenue, par rapport à la moyenne d’avant crise durant l’été. Ce qui permet à RTE de tabler sur un maintien de cette sobriété, du fait des prix encore relativement élevés et les incitations à l’économie d’énergie formulées par les pouvoirs publics.

La production est elle aussi en nette amélioration. Après le plus bas historique attend par le parc nucléaire français, dû en partie à la crise dite de la corrosion sous contrainte. «Un certain nombre de réparations se sont bien passées et les plannings ont été respectés», souligne Thomas Veyrenc, Membre du Directoire de RTE en charge de l’Economie, de la Stratégie et des Finances. Le parc nucléaire n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant crise, mais «c’est nettement plus que l’année dernière». Un autre facteur entre en jeu, le bon remplissage des barrages au printemps et au début de l’automne, qui place la production d’électricité hydraulique dans le haut de l’enveloppe historique, après un été 2022 marqué par sécheresse.

Les autres énergies renouvelables et particulièrement l’éolien qui participe le plus à la sécurité de notre mixe énergétique en hiver sont elles aussi dans une tendance favorable. L’éolien va redevenir la troisième source d’électricité, devant le gaz qui l’avait doublé l’année dernière. Enfin, concernant le gaz, des mesures d’urgence ont été mises en place, permettant notamment de disposer de stocks de gaz «quasiment» plein. «Nous sommes dans un système interconnecté, les stocks de gaz de nos voisins peuvent nous influencer», ajoute Thomas Veyrenc. Enfin, la France dispose encore de deux centrales à charbon mobilisables en cas de besoin. Un autre levier important porte sur les offres d’effacement, c’est-à-dire un arrêt volontaire de la consommation d’électricité de la part d’utilisateurs, afin de préserver l’équilibre du système. Une disposition de visant à limiter la puissance électrique disponible est à l’étude.

Toutefois, certaines incertitudes demeurent sur janvier et février, du fait des conditions météo imprévisibles à date, mais aussi de la consommation d’énergie de la disponibilité effective du parc nucléaire et enfin de la situation dans les pays voisins.

Du côté des prix, bonne nouvelle, la prime de risque qui était propre à la France s’est effacée. L’Hexagone ne surpaye pas son électricité sur les marchés pour s’approvisionner.

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Le système d’alerte Ecowatt, destiné à prévenir les usagers d’un risque de tension sur le réseau et à appeler à décaler la consommation, la possibilité qu’il passe à l’orange ou au rouge est également «faible», selon Xavier Piechaczyk. Le signal devrait donc rester vert tout l’hiver.

L’application, téléchargée plus de 3 millions de fois, propose une fonctionnalité supplémentaire : elle indique à quelles heures de la journée, creux de la nuit, heures solaires, printemps, la consommation électrique est susceptible d’être couverte par la production combinée du parc nucléaire, hydraulique, éolien et solaire, et peut dès lors être considérée comme «décarbonée», autrement dit, non émettrice de gaz à effet de serre. Il s’agit des moments où la consommation nationale est entièrement couverte par la production nationale et composée d’électricité renouvelable et nucléaire. «Plus de 90% de notre production d’électricité annuelle est d’ores et déjà issue d’une production décarbonée, venant du nucléaire, de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire», a rappelé Xavier Piechaczyk