«Des performances peu satisfaisantes.» Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes critique la gestion des RER franciliens par la RATP et la SNCF, plaidant notamment pour revoir les modalités des contrats entre les deux exploitants et pour poursuivre voire accélérer les efforts d’investissement. Le rapport des Sages fourmille de données chiffrées sur l’état du réseau de trains urbains serpentant en Île-de-France. Quelles lignes sont les plus ponctuelles ? Où se situe le RER francilien par rapport à ses cousins européens ? Quid de la fréquentation ? Le Figaro répond à toutes ces questions, en graphiques.
La Cour des comptes est particulièrement sévère sur la ponctualité du RER. Les Sages la jugent «toujours insuffisante, excepté sur la ligne A». C’est en effet la ligne qui s’en sort le mieux, avec 94,4% de taux de ponctualité en 2022. «Les lignes B et D, qui cumulent fort trafic, taux de ponctualité médiocres et hausse prévisible de fréquentation, sont les plus préoccupantes», note en revanche le rapport. En matière de ponctualité, elles sont les deux pires élèves, avec des taux de trains à l’heure respectivement de 85,7% et 86,6%. En outre, ajoute la Cour des comptes, les ponctualités globales par ligne cachent de fortes disparités selon les branches. Les ponctualités «des portions de lignes ou axes, souvent nettement inférieures aux ponctualités des lignes entières, traduisent mieux les retards subis», souligne le rapport.
Par comparaison avec les autres réseaux ferroviaires similaires en Europe, le RER francilien se situe en queue de peloton. La Cour des comptes rapporte en effet que, selon l’Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST), «les ponctualités globales des lignes de RER se situent dans la moyenne basse des trains suburbains des autres capitales européennes (notamment derrière Berlin et Madrid, mais devant Londres)». Les Sages précisent tout de même que les RER franciliens «présentent des spécificités qui ne les rendent pas directement comparables aux autres trains» suburbains européens.
Si l’on en revient au réseau ferroviaire hexagonal, la ponctualité des RER reste relativement bonne comparée à celle des autres types de trains qui circulent dans l’Hexagone. Selon l’Autorité de régulation des transports (ART), elle est en moyenne similaire à celle des TER, mais meilleure que celle des Intercités et des TGV. «En revanche les ponctualités de nombreux axes de RER leur sont nettement inférieures», note la Cour des comptes.
La Cour des comptes pointe par ailleurs que toutes les lignes de RER «présentent d’importants enjeux en termes de fréquentation», en constante augmentation jusqu’à la crise du Covid. Elle a ainsi augmenté de 4,8% entre 2014 et 2019 pour la partie RATP et de 12,5% pour la partie SNCF. Sur une plus longue période (2000-2019), la fréquentation annuelle a même augmenté de 35% sur l’ensemble du réseau RER et Transilien. La palme de la ligne à la plus forte affluence revient au RER A (1,4 million de voyageurs quotidiens), devant le RER B (près de 1 million).
Les deux lignes sont même en tête du classement des lignes de train les plus fréquentées d’Europe. «À l’échelle mondiale, seuls deux réseaux connaissent des trafics supérieurs», observe la Cour des comptes. Il s’agit de la ligne Yamanote à Tokyo (Japon) et celles du réseau périurbain de Mumbai, en Inde. Le réseau périurbain de São Paulo, au Brésil, affiche lui une densité de trafic comparable à celle des RER franciliens.
