L’artisanat a été «le champion» de l’entrepreneuriat en 2022, avec une hausse de 7% des créations d’entreprises dans ce secteur, relève mercredi le baromètre ISM-MAAF. Ainsi, une entreprise sur quatre ayant ouvert l’an dernier en France était artisanale et le nombre de créations d’entreprises artisanales, dans un contexte général de ralentissement des créations d’entreprises, a pour la première fois dépassé 250.000. L’Île-de-France, qui avait terminé 2021 avec une baisse de 4% des créations d’entreprises artisanales, est repartie en nette hausse en 2022 ( 13%), en particulier grâce à la reprise des immatriculations de taxis et VTC. En revanche, plus d’une vingtaine de départements affichent un recul des créations, particulièrement en Normandie, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes ou Occitanie, avec un record de baisse de 15% dans le département de la Lozère.

Alors que l’artisanat comprend plus de 300 activités, la moitié des nouvelles entreprises est concentrée sur dix secteurs, qui relèvent du bâtiment (93.620 créations en 2022) et des services (109.760 créations), observe l’étude. Le nettoyage de bâtiments ( 26%, 32.490 créations) est le premier secteur d’installation dans la quasi-totalité des départements métropolitains, à l’exception de l’Île-de-France, où les taxis/VTC l’emportent. Il est suivi des soins de beauté, où 15.820 nouvelles entreprises artisanales ont été créées ( 19%) et de la maçonnerie générale (14.330 créations mais 1% seulement). Parmi les secteurs qui enregistrent les plus fortes hausses de créations, mais avec beaucoup moins d’entreprises, on observe la conserverie de viande ( 160% pour 713 créations), suivie de la réparation de drones ( 88% avec 113 installations) et l’ennoblissement textile ( 50% pour 396 créations). Les installations dans l’artisanat sont plus fréquentes en zone rurale, avec une entreprise créée sur trois relevant de ce domaine, qu’à Paris (une installation sur sept).

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Les micro-entreprises représentent 65% des installations, avec 10% d’ouvertures en 2022, contre 4% pour l’entrepreneuriat artisanal «classique». L’artisanat regroupe les entreprises de 10 salariés au plus exerçant une activité d’artisanat figurant sur la liste établie par le Conseil d’État. Mais le choix pour la formule de la micro-entreprise se fait souvent à domicile en parallèle avec une autre fonction salariée. Les revenus moyens dégagés annuellement par ces micro-entrepreneurs sont en effet modestes, 6.810 euros, contre 26.035 euros pour les autres entreprises artisanales: ces projets en micro-entreprises sont donc souvent «moins viables et moins pérennes», observe Catherine Elie, directrice des études de l’Institut supérieur des Métiers (ISM). Ce baromètre publié quatre fois par an est réalisé par l’ISM, avec le soutien de l’assureur MAAF, à partir de fichiers de données nationaux.