Le taux d’intérêt moyen de l’ensemble des émissions de dette de l’État français en 2023 a atteint 3,15%, un niveau jamais vu depuis 2008, a indiqué mercredi l’Agence France Trésor. Le taux comprend toutes les émissions, à court ou long terme, émises jusqu’au 11 décembre selon les chiffres de l’AFT, l’organisme rattaché à Bercy chargé de placer la dette de la France sur les marchés financiers. Il était de 1,04% en 2022 et même négatif (-0,28%), en 2021.

En 2008, le taux d’intérêt s’était élevé à 3,88% en moyenne. À la suite de la crise financière, les banques centrales avaient commencé à baisser leurs taux d’intérêt directeurs, afin de soutenir l’activité économique et les marchés. Ce mouvement s’était répercuté sur les autres taux d’intérêt, dont les taux d’emprunt des États. L’AFT a déjà réalisé la totalité des émissions de dette à moyen et long terme prévues dans son programme financement 2023, mais il reste des émissions de titre à court terme (BTF). La remontée des taux d’intérêt est la conséquence de la politique de la Banque centrale européenne, qui a massivement relevé ses taux directeurs depuis juillet 2022, jusqu’à atteindre 4% désormais, afin de lutter contre l’inflation.

Si les intérêts ont augmenté, «ce sont des taux auxquels l’Agence France Trésor a déjà émis par le passé», a rappelé au cours d’une conférence de presse Antoine Deruennes, directeur général de l’Agence France Trésor depuis octobre 2023. Entre 1998 et 2008, le taux était de 3,73% en moyenne pour l’ensemble des émissions, selon des calculs de l’AFT. Mais il n’était que de 0,63%, entre 2009 et 2020.