Les entreprises en France ont reversé davantage à leurs salariés au titre du partage de la valeur en 2023, confirmant la tendance enclenchée ces dernières années, a indiqué lundi le gestionnaire d’actifs Amundi. En moyenne, les entreprises ont versé 1681 euros par salarié en 2023 au titre du partage de la valeur (intéressement et participation), soit une hausse de 3,7% par rapport à 2022, a observé la filiale du Crédit Agricole, qui dit gérer l’épargne retraite et salariale de plus de trois millions de salariés en France, sur les près de 12 millions qui en détiennent.

En 2022, les sommes avaient bondi de 30%, dans un contexte de hausse des profits des grosses entreprises et de remontée de l’inflation, qui a poussé des entreprises à compléter les salaires par d’autres formes de rémunérations. Le nombre de salariés bénéficiaires a, lui, augmenté de 3,5%. Cette année encore, «il y a eu plus d’entreprises, qui ont distribué plus à davantage de salariés», confirme Catherine Leroy directrice du métier épargne salariale et retraite chez Amundi.

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Seuls 30% des salariés ont demandé un versement immédiat, une proportion quasi-stable sur un an et qui concerne essentiellement les plus petits montants. Les autres salariés réinvestissent cette somme, ce qui leur permet de bénéficier d’avantages comme des abondements dans leurs placements par leur entreprise, ou «un cadre fiscal avantageux», explique Catherine Leroy.

Ces chiffres, en forte hausse depuis la loi Pacte, qui a permis un assouplissement des conditions pour avoir recours à ces dispositifs, devraient selon elle encore gonfler. Une loi sur le «partage de la valeur» au sein des entreprises est actuellement en discussion dans le Parlement. Le texte vise à transposer l’accord national interprofessionnel (ANI), qui prévoit d’étendre des dispositifs tels que l’intéressement, la participation ou les primes de partage de la valeur («prime Macron») à toutes les entreprises de plus de 11 employés.

Les primes de partage de la valeur peuvent être «un outil simple pour démarrer» à l’échelle des petites entreprises qui peuvent ensuite essayer d’associer cette prime à des plans épargnes pour les salariés, espère Catherine Leroy.