Après l’assurance habitation, l’assurance auto ou encore l’assurance scolaire, voici ce que l’on pourrait appeler l’«assurance caddie». L’enseigne Carrefour, en partenariat avec l’assureur CNP Assurances, a annoncé cette semaine lancer une «garantie pouvoir d’achat». Un produit d’assurance, destiné à aider les bénéficiaires «à faire face à leurs dépenses contraintes en cas d’hospitalisation accidentelle, d’incapacité temporaire totale, de perte d’emploi ou d’invalidité (perte d’autonomie)». «Il s’agit de protéger le budget alimentation des ménages lors d’aléas de la vie qui peuvent générer des pertes de revenus», a expliqué Carrefour à nos confrères du Parisien.

Dans le détail, ce nouveau service se décline en deux formules. L’une, baptisée «Courses Protect’», à 2,90 ou 3,90 euros par mois, offre aux clients affectés par une incapacité de travail ou une perte d’emploi un bon d’achat valable dans les magasins Carrefour allant de 75 à 150 euros par mois (pendant neuf mois). En cas d’invalidité lourde ou de perte d’autonomie, la garantie prendre la forme d’une indemnité de 500 euros, qui s’élève à 75 ou 150 euros en cas d’hospitalisation. L’autre formule, «Budget Protect’», est plus chère (5,90 ou 8,90 euros par mois), mais offre en échange des indemnisations plus élevées, allant de 300 à 500 euros par mois en cas d’incapacité ou de perte d’emploi (sur neuf mois). Quant aux cas d’invalidité lourde ou de perte d’autonomie, ils sont indemnisés à hauteur de 1000 euros. Indemnisation qui s’élève à 300 ou 500 euros en cas d’hospitalisation.

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Cette garantie s’adresse à tous (étudiants, travailleurs du secteur privé ou public, travailleurs non-salariés, retraités), à condition d’être client Carrefour et d’avoir entre 18 et 80 ans. L’adhésion «est immédiate et se fait sans formalité médicale», indique Carrefour, qui précise que cette assurance peut d’ores et déjà être souscrite dans les agences Carrefour Banque et Assurance. Un «booster inflation» est par ailleurs intégré dans les contrats, qui permet de revoir à la hausse le montant des bons d’achat et des indemnisations – dans la limite de 10% – si jamais l’inflation progresse entre l’année de la souscription et l’année de la survenue du coup dur.

Ce nouveau dispositif, qui a l’intérêt pour Carrefour de fidéliser sa clientèle, est loin de faire l’unanimité. «Donc maintenant, pour pouvoir manger quand on est dans la mouise, il va falloir prendre une assurance. Je pense qu’il faut qu’on mesure de quoi on parle. (…) Ça en dit long sur la conception que certains se font de la solidarité dans ce pays», a dénoncé cette semaine sur RMC Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité. «Payer une assurance tous les mois à Carrefour… pour manger ! Ils ne s’en mettaient déjà pas assez dans les poches avec l’inflation !», a également fustigé sur X (ex-Twitter) le député LFI de la Somme François Ruffin.