Un an et demi après le début de la guerre en Ukraine, l’Europe pousse un ouf de soulagement. Alors que le Vieux continent a rapidement craint une pénurie de ses réserves en gaz, à la suite de la baisse des importations russes, les chiffres de fin 2023 sont plus que positifs. Voire trop. Selon les chiffres de Gas Infrastructure Europe, les capacités de stockage de l’Union européenne sont pleines à 99,6%. Un taux qui dépasse largement l’objectif de Bruxelles qui était de 90% en novembre. Si la France est remplie à 100%, certains de ses partenaires dépassent la limite. Comme l’Allemagne, qui se situe à 100,1%, l’Espagne à 100,4%, ou encore le Royaume-Uni à 102,6%.

Le stockage des pays européens étant presque complet, comme le relate le quotidien anglais, plusieurs entreprises énergétiques se tournent de plus en plus vers l’Ukraine , qui abrite les plus grands réservoirs d’Europe. Et ce, pour stocker leurs réserves en attendant la forte demande hivernale. Un niveau des réserves tellement haut qu’il évite, pour l’instant, de nouvelles hausses des prix du gaz. Lesquels ont déjà baissé ces dernières semaines.

La situation n’est donc pas comparable à celle de l’automne 2022, où l’Europe avait connu une vaste crise énergétique, entraînant une hausse fulgurante des couts. En cas de choc énergétique ou de nouveau conflit, l’Europe ne sera pas donc prise au dépourvu. «Le risque d’une pénurie de gaz en Europe est faible pour cet hiver, sauf ruptures d’approvisionnement imprévues majeures ou vagues de froid longues et profondes qui frappent l’Europe et l’Asie en même temps», a indiqué Natasha Fielding, chargée de la tarification du gaz européen chez Argus, une agence d’évaluation des prix, auprès du Financial Times.