Christine Angot vient d’être élue à l’Académie Goncourt, au couvert numéro 5 que tenait Patrick Rambaud. Ce dernier avait démissionné à la fin de l’année dernière pour raisons de santé. À ce couvert, elle succède à l’auteur de La Bataille, mais aussi à Aragon, Armand Lanoux ou Daniel Boulanger qui occupaient cette place les décennies précédentes. La romancière, lauréate du Prix Médicis en 2021 pour Le Voyage dans l’Est (Flammarion), faisait partie d’une liste informelle où figuraient nombre de femmes écrivains, car la société littéraire veut se féminiser (elles n’étaient jusqu’alors que trois femmes sur dix jurés: Françoise Chandernagor, Paule Constant, Camille Laurens).

En acceptant d’entrer au jury, Christine Angot renonce au rêve de nombre d’écrivains: décrocher la plus prestigieuse des récompenses littéraires, elle qui avait déjà été finaliste du Goncourt. Depuis son septième roman, L’Inceste, la romancière est reconnue pour être l’un des fers de lance de ce que l’on a appelé l’autofiction, cet art de mettre sa vie en fiction. Christine Angot a également été chroniqueuse à l’émission On n’est pas couché.

À lire aussiChristine Angot, portrait d’une incontrôlable

L’académie Goncourt, après avoir vécu une crise qui avait vu s’opposer deux camps lors de la remise du prix en novembre dernier, a retrouvé l’apaisement. Lors de l’assemblée générale du 16 janvier qui devait renouveler le bureau, Didier Decoin a été reconduit à la présidence de la prestigieuse société littéraire, Françoise Chandernagor est restée vice-présidente ; Philippe Claudel, secrétaire général, et Camille Laurens, trésorière.

Christine Angot siégera au sein du jury dès le 4 avril. La société littéraire doit s’atteler, dans les prochaines semaines, à annoncer les Goncourt de la poésie, du premier roman et de la nouvelle, et à œuvrer aux choix des Goncourt internationaux. Et pourra dès le mois de mai s’attaquer aux romans de la rentrée littéraire 2023. Si elle le souhaite, Christine Angot pourra siéger jusqu’à ses 80 ans. Car un règlement établi en 2008 oblige les jurés à laisser leur place dès les 80 ans atteints (la mesure ne concerne pas les jurés élus avant 2008). Une fois passée la limite d’âge, ils pourront faire valoir leur droit à l’honorariat.