«Faute d’acquéreur», le géant agroalimentaire Tereos a annoncé mardi la fermeture de son usine de transformation de pomme de terre en fécule à Haussimont (Marne), dans un communiqué. Le groupe coopératif avait indiqué en juin qu’il envisageait la fermeture de ce site, qui emploie 62 personnes, dans une circulaire adressée à ses coopérateurs planteurs et consultée par l’AFP.
Ce sera le troisième site de Tereos concerné par une fermeture en quelques mois, après la sucrerie d’Escaudoeuvres (Nord), rachetée récemment par l’entreprise belge Agristo, et la distillerie de Morains (Marne). «Nous avons pris le temps et délivré les moyens nécessaires pour trouver une solution qui permettrait de maintenir l’activité de la féculerie. Aujourd’hui, au regard de l’évolution de cette piste, il est de notre responsabilité de réfléchir à d’autres solutions pour le site d’Haussimont», indique Christophe Lescroart, directeur des activités agricoles et industrielles Europe de Tereos, cité dans le communiqué.
«Nous allons travailler et co-construire un projet de transition avec les équipes d’Haussimont (62 collaborateurs); chercher un repreneur pour relancer une autre activité industrielle est une voie qu’il nous faut aujourd’hui explorer», poursuit-il. Tereos précise que le projet de fermeture n’a pas d’impact sur la campagne 2023-2024 de fécule de pommes de terre qui sera lancée le 20 septembre. La France ne compte aujourd’hui que deux féculeries, celle d’Haussimont et celle de Vecquemont (Somme, groupe Roquette).
Début juillet, le ministère de l’Agriculture avait annoncé le versement d’une aide de cinq millions d’euros aux cultivateurs de pommes de terre destinées à la transformation en fécule afin d’enrayer le déclin de cette culture. La fécule de pomme de terre est vendue aux entreprises agroalimentaires pour lier et épaissir une préparation. Cet amidon est également utilisé dans la papeterie, la confection de sacs biodégradables ou les cosmétiques. Tereos, groupe coopératif propriétaire des marques Béghin Say et La Perruche, a annoncé en juin avoir tourné la page d’une «crise sans précédent» et réalisé sur l’exercice 2022-23 un bénéfice opérationnel «record» dopé par les cours du sucre.