Une semaine couverte d’or pour Justine Triet. La réalisatrice, star ce mardi de nominations aux Oscars, a également passé une excellente soirée la veille lundi lors de la 29e cérémonie des Lumières. Anatomie d’une chute a été le grand gagnant du gala, organisé par les correspondants parisiens de la presse internationale.
La palme d’or récolte trois trophées : meilleur film, meilleure actrice pour Sandra Hüller et meilleur scénario. Taquine, Justine Triet a remercié son compagnon et coauteur Arthur Harari avec un «Je ne sais pas s’il voudra retravailler avec moi». Au fil des cérémonies, la réalisatrice a souvent rappelé qu’Anatomie d’une chute qui dissèque les rapports de force au sein d’un couple d’artistes était né dans la cocotte-minute du confinement. Tout aussi facétieux, Arthur Harari s’est dit inquiet car, comme le mari décédé du film «il est en train d’isoler les combles».
Le palmarès des Lumières s’est cependant voulu ouvert. La statuette de la meilleure réalisation couronne la dystopie fantastique Le Règne animal de Thomas Cailley. Arieh Worthalter s’impose comme meilleur acteur pour Le Procès Goldman de Cédric Kahn, Le Ravissement d’Iris Kaltenbäck est couronné meilleur premier long, Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania meilleur documentaire et Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach, meilleur film d’animation. Côté révélation, les jeunes et précoces Raphael Quenard (Yannick, Chien de la casse) et Ella Rumpf (Théorème de Marguerite) tirent leur épingle du jeu.
Les prix Lumières sont un des baromètres de la saison des prix française et sont une bonne indication des films qui seront plébiscités par les César qui annonceront leurs nominations demain matin, mercredi. Le règne animal et Anatomie d’une chute devraient se tailler la part du lion. Justine Triet de devenir, lors de la cérémonie du 23 février, la deuxième réalisatrice de l’histoire du cinéma français à être sacrée «meilleure réalisatrice», après Tonie Marshall pour Vénus Beauté (institut), en 2000.