COUPS DE CŒUR

Avec Kylian Mbappé, les statistiques sont souvent au rendez-vous. Il en est déjà à 30 buts depuis le début de saison, un total que de nombreux grands attaquants n’atteindront même pas à la fin de la campagne. Mercredi, lors de la victoire 3-1 face à Brest en 8es de finale de Coupe de France, «KM» a fait plus que marqué un nouveau but. Déjà, il s’agissait d’un magnifique but, un coup de canon qui n’a laissé aucune chance à Grégoire Coubert. Mais au-delà de ça, Mbappé a guidé l’attaque parisienne tout au long de la rencontre, plaçant une dernière accélération pour désarçonner la défense brestoise et donner l’impulsion avant le troisième but parisien, œuvre de Gonçalo Ramos. Last but not least, l’intéressé n’a pas rechigné pour faire les efforts à la perte du ballon. Le tout malgré le traitement musclé de certains défenseurs adverses (voir par ailleurs). Et malgré les rumeurs qui vont bon train à son sujet. Du bon, du très bon Mbappé à une semaine de la C1.

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Entre les petits pépins physiques de l’un et le passage à la CAN de l’autre, Luis Enrique a dû faire une croix sur l’un des maillons forts de son équipe, le tandem Dembélé/Hakimi. Les deux joueurs s’entendent comme larrons en foire depuis le début de saison. Le retour de cette association augure de très bonnes choses pour le Paris-SG, comme on l’a vu mercredi soir. Et encore, on a déjà vu Achraf Hakimi plus influent, ce dernier faisant oublier son duel perdu sur le but de la tête de Steve Mounié en offrant celui du 3-1 à Gonçalo Ramos en toute fin de rencontre. «Sans cette doublette, le PSG n’est pas la même équipe», résume l’entraîneur de Brest, Éric Roy, face à la presse.

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Encore une fois, Brest a fait trembler le Paris Saint-Germain. Les Rouge et Bleu l’ont emporté 3-2 sur le fil à Francis-Le-Blé avant de concéder le nul 2-2 au Parc des Princes. Cette fois, ce sont les joueurs de Luis Enrique qui ont inscrit le quatrième but de la rencontre, eux qui ont mené 2-0 avant d’être rejoints lors des deux premières confrontations. «Ce n’est pas un Paris intouchable. C’est une très belle équipe, qui a un style de jeu bien défini et qui le fait plutôt bien. Mais comme toute équipe, ils ont des failles. Pour notre part, on a essayé de jouer sur leurs failles. Ça nous a réussis (sur les deux premiers matches). Ce soir, un peu moins», grince Hugo Magnetti. Les Brestois ont une nouvelle fois montré que leur troisième place au classement de L1 n’est pas usurpée. Sans l’objectif de la Coupe de France, ils n’ont désormais plus que le championnat pour rêver. Et quand on peut viser l’Europe, c’est suffisant.

COUPS DE GRIFFE

Lilian Brassier assure qu’il voulait «intervenir sur le ballon». Éric Roy promet que ce «n’est pas un méchant garçon». Le geste du défenseur de 24 ans n’est toutefois pas excusable. Ça lui a valu un deuxième jaune (69e), après un coup de coude à Danilo Pereira pour le premier (60e). Et encore, il n’était pas loin du deuxième jaune juste avant, déjà sur Mbappé (68e). Il a écrasé ses crampons sur le tendon d’Achille de Kylian Mbappé, lui tordant salement la cheville. Sans conséquence ? Pas sûr, même si l’intéressé a fini le match. Une chose est sûre : ce n’est pas parce que le geste de Brassier est inexcusable qu’on peut accepter le flot d’insultes qu’il a reçu sur les réseaux sociaux.

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Déjà privé de sa plaque tournante du milieu de terrain, Pierre Lees-Melou, suspendu, Éric Roy a fait le choix de mettre sur le banc la plupart de ses cadres au coup d’envoi, le gardien Marco Bizot, le capitaine et taulier de la défense Brendan Chardonnet et le maître à jouer Romain Del Castillo. Ça n’a pas empêché Brest de faire bonne figure pendant une bonne partie de la première période et de raviver le suspense grâce au but de Steve Mounié en seconde période. «À la mi-temps, on s’est dit qu’on pouvait encore revenir. Si on reste à 11 contre 11, peut-être qu’on peut encore les bousculer. Malheureusement, on prend ce rouge qui nous met en difficulté», résume le capitaine d’un soir, Magnetti. Les choix de coach Roy n’ont pas aidé, mais peut-on lui en vouloir ? «On est un peu sur la corde raide, on n’a pas un effectif infini. On a un gros combat qui nous attend à Clermont dimanche», a souligné l’ex-coach de Nice. Si le Stade brestois parvient à se hisser dans les places européennes en fin de saison, tout le monde aura oublié ce «turnover».

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On a presque de la peine pour lui… Malgré le prix de son transfert, 80 M€ bonus compris, Gonçalo Ramos savait bien qu’il n’arrivait pas en terrain conquis à Paris, qui a déboursé encore plus pour son concurrent direct, Randal Kolo Muani. Sauf que ce dernier n’est qu’à peine plus dans les petits papiers de Luis Enrique que lui. Au final, le coach espagnol maintient sa confiance à Bradley Barcola pour animer le côté gauche, et il a fait de Kylian Mbappé son nouveau numéro 9. Ramos, lui, n’a droit qu’aux miettes. Fer de lance de Benfica la saison dernière, remplaçant de bout de banc à Paris. Mercredi, c’est sur le côté gauche que cet avant-centre pur jus a eu droit de se dégourdir les jambes. Luis Enrique sans pitié. L’ancien sélectionneur espagnol n’a pas peur d’assumer ses choix, il ne fait pas semblant et se fiche des réactions. Tout puissant. Tant pis pour la deuxième recrue la plus chère de l’été dernier, qui doit se demander dans quel pétrin il s’est mis en s’engageant en faveur du club de la capitale française l’été dernier…