HAUTS
Après avoir vaincu un cancer des testicules il y a un an, l’attaquant du Borussia Dortmund disputait sa première Coupe d’Afrique des Nations avec la Côte d’Ivoire. Une compétition qu’il aura démarrée en huitième de finale face au Sénégal, enfin remis d’une blessure à la cheville. À l’image de sa sélection, Haller sera monté en puissance tout au long du tournoi, après une phase de poules qui a bien failli le renvoyer à la maison, sans même fouler la pelouse. Finalement, la pièce est tombée de son côté. Décisif contre les Sénégalais, buteur face à la République Démocratique du Congo (1-0) en demi, il a parachevé son œuvre avec le but décisif du 2-1, celui qui restera dans les mémoires, lors de cette finale gagnée face au Nigéria. Quelques instants après un ciseau retourné non cadré, le numéro 22 des Éléphants a réglé la mire d’un autre geste acrobatique, faisant exploser le stade olympique Alassane-Ouattara d’Abidjan. Dans la grande histoire écrite par la Côte d’Ivoire lors de «sa» CAN 2023-2024, Sébastien Haller a joué un rôle prépondérant. Héroïque.
La pression d’une finale à la maison a paradoxalement désinhibé Franck Kessié et Simon Adingra, auteurs d’une grande prestation. Le premier cité a, comme face au Sénégal, remis à flot sa sélection en égalisant d’un coup de tête rageur, étant par ailleurs au four et au moulin dans la construction et la récupération. Et que dire du feu follet de Brighton, élu homme du match grâce à ses deux passes décisives. Incisif dans ses dribbles, très véloce, Adingra a fait vivre un calvaire à son adversaire direct Ola Aina. Lui aussi restera comme l’un des facteurs X du parcours ivoirien après avoir marqué le but égalisateur face au Mali en quart. À seulement 22 ans, il a guidé les Éléphants vers le succès ce soir. Du grand art.
Si la Côte d’Ivoire soulève ce dimanche sa troisième Coupe d’Afrique (1992, 2015, 2024) en cinq finales disputées, elle le doit en grande partie à son sélectionneur, qui a remplacé au pied levé Jean-Louis Gasset à la suite de la déroute face à la Guinée Equatoriale (0-4) en poule. Passé d’adjoint à coach numéro 1, l’ancien international restera dans l’histoire pour avoir relancé un groupe en perdition à l’approche de la phase finale. Pompier de service, Emerse Faé aura eu tout bon dans ses choix d’hommes et sa tactique. Son émotion et ses larmes au coup de sifflet final en disaient long sur l’ampleur de sa mission, qu’il aura accomplie d’une main de maître.
flops
Le Ballon d’Or africain en rêvait, le titre continental a fini par lui échapper en seconde période. Auteur d’un but et une passe décisive en sept matchs dans cette CAN, l’attaquant napolitain avait brillé jusqu’ici par sa combativité et son leadership dans l’effort. Ce dimanche soir, il a encore agi dans l’ombre mais n’aura même pas eu une occasion à se mettre sous la dent. Les Ivoiriens Ndicka et Kossounou ont réussi à le contenir, provoquant même des gestes de frustration chez l’ancien Lillois. Après la pause, Osimhen n’a pas réussi à sortir la tête de l’eau, comme l’ensemble de ses coéquipiers. Un crève-cœur pour la star nigériane
Élu meilleur joueur de la compétition, le capitaine des Super Eagles aura tout fait pour espérer brandir le trophée à Abidjan. À la première occasion, il a jeté un froid sur la Côte d’Ivoire en marquant son troisième but en sept matchs (deux penalties dont un marqué face aux Eléphants en phase de poule). Mais à l’arrivée, il n’a pu empêcher la cinquième défaite en huit finales de CAN du Nigéria malgré une seconde occasion, de la tête, en seconde période. Son trophée honorifique de meilleur joueur consolera à peine le défenseur du PAOK Salonique, battu dans le duel par Haller sur le second but ivoirien. Troost-Ekong, auteur d’une Coupe d’Afrique exemplaire, méritait sans doute mieux. Problème, la sélection nigériane a été trahie par sa tactique trop attentiste durant 90 minutes.