COUPS DE CŒUR

Qui d’autre ? Après un face-à-face qu’il aurait sans doute dû mieux négocier en début de rencontre, Kylian Mbappé s’est montré brouillon en première période, mercredi, face à la Real Sociedad (2-0). Mais c’est lui qui a mis les siens sur les rails du succès en marquant ce but de la 58e minute. Corner d’Ousmane Dembélé, déviation de Marquinhos et «KM» qui traînait au second poteau. Ce n’est pourtant pas la spécialité de l’intéressé de marquer sur corner… En revanche, c’est un habitué des buts importants, notamment en C1. Depuis la finale à Lisbonne, en 2020, le PSG a inscrit 13 buts en phase finale, à partir des 8es, dont neuf de Mbappé. Au total, le capitaine des Bleus en est à 44 buts en 68 matches de Ligue des champions, autant que Mo Salah et Didier Droga, un de plus que Neymar. Et dire qu’il n’a que 25 ans ! «On a marqué à des moments importants, des moments qui font mal. Au retour, ils vont attaquer un peu plus, ce qui veut dire qu’on aura des espaces», prévoit-il, en vue du match retour. Encore faudrait-il mettre plus de «qualité dans (les) ressorties de balle». Plus facile à dire qu’à faire ? Réponse le 5 mars.

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«Ousmane Dembélé est vital», disait Luis Enrique après Lille (3-1) samedi dernier. Il n’a pas été interrogé sur le cas de l’international tricolore mercredi, mais il aurait sans doute tenu le même discours. Pas de but, pas de passe décisive à mettre au crédit de «Dembouz» mercredi soir. Sans lui, il n’y aurait toutefois pas eu de victoire. Il tire le corner qui amène le premier but parisien et est à la construction de l’action du deuxième. Au-delà de ça, il s’est attaché à faire des différences et à apporter une touche technique bienvenue. 11 duels gagnés sur 13 pour l’ancien Barcelonais, qui a gagné en consistance et en régularité au fil de la saison. IN-DIS-PEN-SA-BLE !

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On pourrait parler du premier but en C1 de Bradley Barcola ou de la belle disponibilité de Vitinha, repositionné en sentinelle après le repos, mais on a choisi de mettre en lumière la prestation de Marquinhos. En le voyant tout mou sur son premier épaule contre épaule, dès la première action du match, on pouvait nourrir les plus grandes craintes. Il faut dire que le Brésilien a un certain passif depuis le crash de Madrid, en 2022, contre le Real… Il n’en a rien été. Marquinhos a parfaitement dirigé une défense qui n’a pas concédé le moindre tir cadré. Six duels gagnés sur huit pour le capitaine parisien mercredi, solide et précieux à la relance. En «Champions’» ce n’est pas si souvent ces dernières années. Costaud. «Le clean-sheet est important. On était à la recherche de ce genre de performance sur le plan défensif en Ligue des champions. On l’a fait. Certes, contre une équipe qui ne marquait pas non plus sur les derniers matches, mais il faut le faire, la Ligue des champions est une compétition différente», glisse Kylian Mbappé à juste titre.

COUPS DE GRIFFE

On peut trouver un certain nombre de raisons d’ordre tactique ou technique pour expliquer la triste première période du Paris Saint-Germain, les profils de joueur aussi avec le manque d’un milieu comme Rodri à City ou Declan Rice, à Arsenal. Il semble toutefois que la principale explication soit d’ordre mental. Encore et toujours. Luis Enrique a pourtant essayé de faire baisser la pression autour de la C1 ces derniers jours. Certes, ses ajustements à la pause ont eu un effet certain. Mais c’est surtout le but de Mbappé qui a changé la donne et qui a «rempli d’énergie et de confiance» le cœur des Parisiens, dixit «Lucho», après une première période en forme de «cauchemar». «En première période, on avait des difficultés à sortir du pressing, on aurait pu mettre un peu plus de personnalité parce qu’on était en supériorité numérique dans notre camp, à huit contre six. On aurait pu faire un peu mieux. Après, ça fait partie de l’apprentissage de cette équipe, mais on ne l’a pas payé cher», analyse Mbappé. Un apprentissage qu’il va vite falloir accélérer : face à une équipe d’un meilleur niveau, ça pourrait coûter cher…

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Comme face à Lille quelques jours plus tôt, le Collectif Ultras Paris a eu quelques mots doux pour Anne Hidalgo, confirmant leur prise de position en faveur du PSG dans le conflit qui l’oppose à la Mairie de Paris. Rappelons que le club veut acheter le Parc des Princes, ce qui n’est pas du goût de la ville. Sauf qu’insulter Anne Hidalgo et/ou demander son départ ne changera strictement rien à l’affaire. N’ayant pas tous les éléments d’un dossier compliqué et nébuleux, peut-être devraient-ils se contenter d’affirmer haut et fort leur désir de rester au Parc des Princes sans prendre parti.

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Décidément, Luis Enrique nous surprendra toujours… On attendait un 11 sans surprise, avec juste une interrogation pour le troisième milieu, avec Vitinha et «WZE». Fabian Ruiz a tiré le gros lot. Derrière en revanche, personne n’attendait Lucas Beraldo à gauche. «Il n’y avait pas de problème physique» pour Lucas Hernandez, a indiqué le coach espagnol. Et d’ajouter : «J’ai choisi les 11 joueurs dont je pensais qu’ils étaient les meilleurs pour débuter. Et si je devais choisir à nouveau, je prendrai les 11 mêmes joueurs.» Le pauvre Beraldo a toutefois souffert face à l’agilité de Takefusa Kubo. Et sa qualité de relance n’est pas si supérieure que cela à celle du Français. On a aussi eu du mal à décrypter ses changements en seconde période, avec les sorties d’Ousmane Dembélé, Bradley Barcola et Danilo Pereira. À tout seigneur, tout honneur, sa causerie de la mi-temps et le fait de faire reculer Vitinha à la place de Fabian Ruiz pour la seconde période ont porté leurs fruits. Mais face à une autre équipe, ça aurait peut-être été trop tard…