La Formule 1 est de retour. Depuis une semaine, le paddock a rouvert ses portes. Et comme l’an dernier, Max Verstappen et Red Bull ont marqué les esprits en écrasant le GP de Bahreïn. Faut-il avoir peur d’une domination totale lors des 23 prochains Grand-Prix ? Réponse en Arabie Saoudite, sur le circuit très rythmé de Djeddah (diffusion samedi sur Canal à 18h).

Devenue une discipline «cool» avec un public de plus en plus jeune, grâce à la série de Netflix, et comme le prouve le succès du GP Explorer, la F1 se suit également sur les chaînes des influenceurs. Décryptage, histoire et avis éclairés et tranchés… Le Figaro a sélectionné les 11 meilleurs comptes à suivre.

La télé avait la Bible des journalistes-consultants, Jean-Louis Moncet. La nouvelle génération a Depielo. Le vidéaste de 32 ans, 355.000 abonnés YouTube au compteur, analyse toute l’actualité de la discipline. Chaque GP a le droit à son «Fast five», un résumé éditorialisé de la course. Très technique et érudit (même s’il tente de vulgariser), Pierre-Olivier Valette, de son vrai nom, porte un regard de spécialiste sur la F1. Pilote et vainqueur du deuxième GP Explorer organisé par Squeezie, Depielo sait de quoi il parle – les analyses des dépassements sur son compte TikTok sont très réussies – et son réseau dans le paddock lui permet de poster des vidéos solides et informées. Léger point négatif, la proximité avec l’internaute s’éloigne au fur et à mesure que la chaîne gagne en professionnalisme : le nouveau studio fait très émission de télévision, moins tête à tête avec l’internaute.

220.000 abonnés pour Idreau sur YouTube et près de 200.000 sur Twitch. L’influenceur, grand fan de Charles Leclerc, manie l’expertise (F1 et jeu vidéo), les avis tranchés et le côté ludique. Son dernier quiz face à Julien Fébreau, la voix de la F1, est un régal. Volontairement chambreur avec ses invités ou ses abonnés, Julien Cizabuiros, 25 ans, apporte un ton rafraîchissant. Car n’oublions pas que la Formule 1 est d’abord un divertissement.

Petite chaîne sur YouTube (72.000 abonnés), «Le Circuit», qui a fêté ses cinq ans en 2024, recèle pourtant de vidéos passionnantes et surprenantes. Il alterne entre analyses des soubresauts de la Formule 1 , des classements (les 10 débuts de saison les plus fous), des archives décryptées (le vidéaste de 25 ans a une solide connaissance de l’histoire de la discipline) et son expérience de pilote de karting (il a une équipe d’endurance). Débit rapide avec un vrai ton, «Le Circuit» offre une véritable proposition éditoriale variée et complète pour le fan de Formule 1. Sa vision «old school» de la F1 – comprendre avant la tendance Netflix – est un plaisir. Il y a un mois, le YouTubeur avait classé les circuits 2024, exercice que nous avons fait à l’occasion du premier GP de la saison. Nous avions quasiment le même podium : nous avons placé Interlagos là où il a choisi Suzuka – comme Julien Fébreau. La marque des grands ?

Apprentis pilote : précipitez-vous sur la chaîne de Kyle Forster, ancien ingénieur de chez Mercedes ! Certes, c’est en anglais, mais on ne fait pas mieux pour comprendre les évolutions techniques ou les partis pris des équipes, notamment sur l’aérodynamique. Ces dernières semaines, il a passé en revue les trois principales monoplaces candidates au titre. L’analyse est fine et précise. On vous laisse découvrir quelle voiture a fait les meilleurs choix (Ô surprise…).

Moins de 100.000 abonnés, mais des vidéos vues des centaines de fois. La raison : des pastilles éditorialisées en voix off illustrées par des photos ou des vidéos. On partage beaucoup de ses analyses notamment ses critiques contre Lance Stroll, mouton noir de la F1. Un peu plus de fantaisie ne nuirait pas à la chaîne.

«La qualité du spectacle n’est pas la chose que je souhaite juger en Formule 1 ni même la chose qui m’intéresse le plus.» Le ton est donné. «Un pit stop» est un exercice technique pour spécialiste. Cette chaîne qui frôle les 70.000 abonnés est un bon moyen de prolonger chaque GP et confronter son ressenti entre techniciens de la discipline. On est bien loin de la vision «Netflixienne» de la Formule 1 où les véritables fans ont été exclus.

Tout a commencé en 2016 pour Stuart Taylor, alias «Chain Bear». Une première vidéo pour expliquer le changement de réglementation des pneus. Depuis, la chaîne a gagné des abonnés et acquis le statut de référence. Avec des études en mathématiques et en sciences, Taylor est un professeur et vulgarisateur exigeant avec des graphiques et des infographies animées – par exemple une analyse formidable des arrêts au stand. Malgré ses 500.000 abonnés sur YouTube, «Chain Bear» a abandonné les paddocks pour se cantonner à quelques messages sur X. Mais ses vidéos, véritables cours pour perfectionner ses connaissances en bolides, restent d’actualité.

Une chaîne YouTube et des podcasts. Les interviews sont longues (autour d’une heure) et permettent de connaître la vie de ceux qui font la Formule 1 (Cyril Abiteboul, Frédéric Vasseur, Julien Fébreau, Jean-Michel Tibi) et ceux qui en sont passionnés (Paul Belmondo, Arnaud Tsamère). La palme de l’interview la plus folle revient à cette heure de confession avec Pierre Waché, le numéro 2 de chez Red Bull. Avec sa dizaine de millions d’écoutes et de vues par mois, Yann Delplanque fait figure de poids lourd dans la discipline. Les entretiens sont extrêmement bien menés et toujours captivants. Il n’y a pas de boîte à gants dans une F1 : le trentenaire s’ouvre aux sports automobiles en général. Foncez écouter les 126 minutes d’échanges avec Henri Pescarolo, la légende du Mans!

Pas la plus innovante des chaînes, mais des vidéos de très bonne facture, très informées (une équipe de journalistes expérimentés parcourent les paddocks). Un compte YouTube surpuissant (1 million d’abonnés), un TikTok en progression et Instagram ludique : «The Race» propose une offre éditoriale complète.

Intégrés sur la chaîne FT Sports (plus de 100.000 abonnés), les Pistonnés savent rebondir sur toutes les actualités, polémiques et GP de Formule 1 avec une formule qui fait le bonheur des radios et des télés : le débat. Tout en restant audibles et courtois, les trois ou quatre participants échangent des arguments et leur vision de la discipline. Stimulant!

Photographe accrédité par la F1 pour toute la saison, l’Australien Kym Illman livre ses meilleurs clichés sur son compte Instagram (440.000 abonnés), mais tient une excellente chaîne YouTube où il décrit le paddock côté insolites et pépites. On y trouve, entre autres, un focus sur les voitures personnelles des pilotes, leurs montres préférées ou les circuits les plus abordables pour les fans. Inconnu du grand public, le photographe bénéficie de tous les accès privilégiés pour raconter, de manière drôle, des anecdotes uniques.

«Qui est plus rapide entre Mario et Michael Schumacher?» Voilà une question que peu de fans de F1 se sont posée… Et pourtant. Avec plus d’un million d’abonnés sur YouTube et Twitch, Yann Cj 23 propose des contenus différents très orientés jeux vidéos et nouvelle tendance.