Un portrait de Marie-Madeleine, chef d’œuvre du peintre italien de la Renaissance Raphaël, acheté sans le savoir par des collectionneurs français et récemment authentifié, sera exposé dans le Var à partir du 20 avril, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

L’un des collectionneurs, qui souhaite conserver l’anonymat, a confirmé cette information à l’AFP. Lors de la révélation du chef-d’œuvre en octobre, il avait émis le souhait de partager cette découverte avec le grand public en le confiant si possible à un musée.

Le tableau de Raphaël sera finalement exposé à partir du 20 avril, pendant un mois, dans la sacristie de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) qui vient d’être restaurée, et qui est «considérée comme le troisième tombeau de la chrétienté après Jérusalem et Rome, sépultures reconnues du Christ et de saint Pierre», a souligné la mairie de la commune auprès de l’AFP.

Marie-Madeleine, premier témoin de la résurrection de Jésus, dont elle était une fidèle disciple, est une figure importante des Evangiles, souvent présentée comme une pécheresse repentie. Elle aurait passé les 30 dernières années de sa vie dans une grotte du massif de la Sainte-Baume, à une vingtaine de km de la basilique, devenue un haut-lieu de pèlerinage chrétien.

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Le collectionneur français a acheté le portrait de Marie-Madeleine, datant de la rencontre entre Raphaël et Léonard de Vinci (1505), à une galerie londonienne sur son site internet pour 30.000 livres (près de 35.000 euros) en pensant qu’il s’agissait d’une œuvre de l’école de Vinci. Il avait ensuite fait appel à l’expertise d’Annalisa Di Maria, membre du groupement d’experts de l’Unesco à Florence (Italie) qui a authentifié l’œuvre en septembre.

Les conclusions, consultables en ligne, ont été publiées par la revue spécialisée «ISTE, Open Science, Arts et Sciences» dont le comité éditorial comprend Philippe Walter, directeur du CNRS et ancien directeur du laboratoire du Louvre.

A l’issue d’innombrables analyses, dont la visualisation grâce à la lumière infrarouge des couches de carbone cachées par les pigments de peinture, ils ont pu attribuer le tableau à Raphaël (1483-1520).