Le parquet de Paris a requis un non-lieu pour Isabelle Adjani, mise en examen pour escroquerie depuis 2020 après la plainte d’un ex-consultant qui l’accusait d’avoir falsifié le remboursement de ses dettes à son égard, a appris l’AFP jeudi de sources proches du dossier.

D’après ces sources, la patronne de l’agence de paparazzi Bestimage, la reine de la presse people Michèle «Mimi» Marchand, également poursuivie dans cette affaire pour complicité d’escroquerie, fait aussi l’objet de réquisitions de non-lieu du ministère public.

La décision finale sur la tenue éventuelle d’un procès revient au juge d’instruction chargé du dossier. Comme l’a révélé Libération en 2022, l’affaire a débuté en 2011, lorsque Sébastien G., consultant en stratégie, est appelé à gérer Isia Films, la société de l’actrice. Alors que, selon le journal, l’interprète de La Reine Margot rencontrait à cette époque «une passe financière délicate», Sébastien G. «lui ouvre une ligne de crédit sur son compte bancaire personnel, paie certains de ses impôts, lui fait attribuer une carte American Express».

En échange, selon deux sources proches du dossier, l’actrice aux cinq oscars est suspectée de s’être engagée dans plusieurs projets, dont un documentaire sur l’ex-escort Zahia Dehar. Mais les relations s’enveniment alors qu’Isabelle Adjani aurait dépensé l’argent sans compter, selon le quotidien: «en juillet 2012, Sébastien G. lui retire la carte bancaire (…) Quatre jours plus tard, il est démis de son rôle de gérant d’Isia Films».

En parallèle, Sébastien G. aurait découvert que ces projets périclitaient ou n’existaient pas réellement. L’actrice doit alors 157.000 euros que Sébastien G. lui aurait avancés. «Pour rassurer son créancier, Isabelle Adjani lui aurait adressé des preuves de paiement (…) et de sa bonne foi. Mais en réalité, l’argent ne serait jamais arrivé à son destinataire», écrit Libération.

Sébastien G. a porté plainte contre la star en octobre 2015, aboutissant aux mises en examen de l’actrice pour escroquerie et de «Mimi» Marchand pour complicité. Cette dernière est suspectée d’avoir joué un rôle dans la remise de ces fausses «preuves de paiement».

D’après une des sources proches du dossier, le parquet de Paris écarte l’escroquerie alléguée car «la chronologie des faits ne permet pas d’établir de lien entre la remise et le maintien de la carte bancaire et l’échec du projet de documentaire sur Zahia Dehar», «ce projet et ses rebondissements liés à son financement sont postérieurs» au prêt du moyen de paiement. Aucun des avocats des parties contactées n’a souhaité commenter.