«Nous n’avons jamais fait cela depuis la Deuxième guerre mondiale», a déclaré à l’AFP le commissaire général Philippe Pourqué, directeur général de l’Economat des armées, qualifiant l’opération de «gageure». Un immense défi à trois mois de l’événement planétaire, selon les responsables du chantier.

«Là, on part de zéro dans un espace contraint. On doit construire en deux mois un camp de la taille du salon du Bourget (le plus grand salon aéronautique du monde, ndlr) qui est normalement monté en six mois sur un terrain que l’on connaît», a expliqué le commissaire général.

Les équipes ont commencé des «travaux de nivellement du terrain» et seront mobilisées 24h sur 24, 7 jours sur 7, pour livrer le camp le 3 juillet aux armées, avec une arrivée progressive des soldats dès le lendemain. En tout, 18.000 militaires participeront à la sécurité des JO (26 juillet-11 août), dont 3.000 aviateurs, en appui des 45.000 forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie.

En cas de manque d’agents de sécurité privée dont les besoins oscillent entre 18.000 et 22.000 par jour, les armées «seront au rendez-vous. Mais il n’y a pas d’automaticité à combler les trous de la sécurité privée par les armées», met en garde un haut gradé, alors que les militaires craignent d’être appelés à la rescousse à la dernière minute.

Un des défis de la conception du camp, baptisé du nom de l’athlète militaire Alain Mimoun (1921-2013), a été de fondre les installations dans le paysage, à une distance d’au moins deux mètres des arbres qui entourent la zone, à la demande des services du patrimoine et de l’environnement. Le camp, qui sera clôturé, comportera des hébergements climatisés, des sanitaires raccordés au réseau parisien, un restaurant et des espaces de loisirs comme une salle de musculation.

La pelouse de Reuilly, d’une dizaine d’hectares en lisière du bois de Vincennes dans l’est parisien, accueille chaque année de nombreuses manifestations comme la foire du Trône, qui a quitté les lieux le 22 avril.