Alors que les ministres de Bercy présenteront le 27 septembre leur budget, la Banque de France vient de jeter une sérieuse pierre dans leur jardin. L’institution estime en effet que le Produit intérieur brut (PIB) progressera de 0,9 % en 2024 quand Bercy s’est avancé sur le chiffre de 1,4 %. « La révision à la hausse des prix de l’énergie et surtout celle de la baisse de la demande mondiale adressée à la France» expliquent la moindre performance hexagonale. En euros sonnants et trébuchants, ce décalage de 0,5 point représente environ 12,5 milliards.

De quoi potentiellement rehausser les prévisions de déficit public et dette, attendus par Bercy, aujourd’hui, respectivement à 4,4 % et 109,7 % du PIB. Pour 2025, la Banque de France s’affiche aussi plus prudente que l’exécutif avec une progression de l’activité de 1,3 %, contre 1,7 %. Selon la banque centrale, c’est essentiellement, «l’environnement international peu favorable» qui pèsera sur la croissance. L’activité serait en effet essentiellement portée en 2024 et 2025 par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.

La consommation notamment repartirait à la hausse à partir de 2024 en raison de la bonne tenue du pouvoir d’achat : il progresserait de 0,7 %, après 0,6 % en 2023. À cet horizon, «l’emploi ne soutiendrait plus la progression du pouvoir d’achat, mais les salaires nominaux progresseraient plus vite que l’inflation», note la Banque de France.

L’inflation poursuivrait en revanche son lent reflux, de 5,8 % en 2023 à 2,6 % en 2024 puis 2,1 % en 2025, selon ses projections. Une trajectoire très proche de celle avancée par Bercy. Si ce scénario se confirme, la France sortirait ainsi peu à peu de la crise inflationniste, au prix d’un ralentissement de son activité, mais en évitant de passer par une étape de récession.