«La plainte déposée par le joueur d’échecs américain Hans Niemann contre ceux qui l’accusent de triche est injustifiée et surprenante», a réagi mardi Play Magnus, un groupe partiellement détenu par l’un des accusateurs, le champion norvégien Magnus Carlsen.

Plus ou moins explicitement pointé du doigt depuis plusieurs semaines pour tricherie, Hans Niemann, 19 ans, a contre-attaqué jeudi dernier en portant plainte aux Etats-Unis contre ses accusateurs, parmi lesquels Magnus Carlsen, le groupe que celui-ci a fondé Play Magnus ou encore la plateforme chess.com.

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Les accusant de «diffamation» et de «collusion», il réclame au moins cent millions de dollars de dommages et intérêts.

«L’entreprise est surprise par cette plainte et ne voit aucun fondement dans les allégations», a rétorqué Play Magnus mardi.

«Play Magnus consulte des conseillers juridiques au sujet de possibles actions», a ajouté le groupe, dans lequel Magnus Carlsen détient encore 8,54% et qui est en train d’être cédé à chess.com.

Tout a débuté le 5 septembre quand le jeune Américain a battu la star norvégienne, quintuple champion du monde, lors de la Sinquefield Cup aux Etats-Unis. Magnus Carlsen s’était alors retiré du tournoi, en l’accusant de façon sous-entendue de tricherie.

Ces allégations, qu’il a répétées depuis, ont été reprises par le joueur américain Hikaru Nakamura et la principale plateforme d’échecs en ligne au monde, chess.com, pour qui le jeune grand maître a «probablement triché» au moins cent fois en ligne.

Hans Niemann accuse ses détracteurs d’avoir agi de façon concertée par intérêt financier.

S’il a reconnu avoir triché sur chess.com à deux reprises, quand il avait 12 et 16 ans, il nie avoir continué et s’est dit «prêt à jouer nu» pour le démontrer.

La plateforme, qui l’a désormais banni, s’était pour sa part dite «attristée» par la procédure lancée par Hans Niemann.

«Nous estimons que sa plainte nuit au jeu d’échecs et à ses joueurs et fans dévoués à travers le monde», avait-elle commenté, la jugeant elle aussi sans «aucun fondement».

Ce recours au civil doit être examiné par un tribunal fédéral du Missouri. De son côté, la Fédération internationale des échecs (FIDE) a ouvert une enquête pour faire la lumière sur l’affaire.