Précurseurs grâce au Tournoi des Ambassadeurs en 2019, Michel Lavigne et la société French Flair Rugby Club innovent encore en 2023. L’ex-président de la section de rugby à 5 du Stade Français est aux manettes du Trophée des Restaurateurs, cette année. Ce très amical tournoi se déroulera au stade Jean-Moulin de Suresnes (Hauts-de-Seine) ce dimanche 3 septembre, piloté par le plus Parisien des Agenais.
« Le Trophée des Restaurateurs est un événement qui me tient très à cœur, explique celui qui animait il y a une quinzaine d’années le Train du rugby lors du Mondial 2007 en France. Il réunit toutes les familles que j’aime : celle du rugby, bien sûr, avec la Ligue d’Île-de-France, le Racing Club de Suresnes ou encore le journal Midi Olympique qui nous soutiennent, mais aussi celle de la gastronomie, où se déroulent nos troisièmes mi-temps. Le ballon ovale et la gastronomie s’unissent sur le terrain, que demander de mieux ? »
Cette compétition de rugby à 5 – appelé aussi «Touch rugby» ou «rugby à toucher» – est mixte et intergénérationnelle. Elle compte pour parrains l’ancien troisième-ligne du XV de France et d’Agen Philippe Benetton ainsi que le chef parisien Christian Etchebest, propriétaire des Cantines du Troquet, à Paris et à Pau.
Ce tournoi sera disputé toute la matinée de dimache (à partir de 8h30, finale à 15h30) avant que tout ce petit monde lance la troisième mi-temps autour d’un banquet. De quoi ouvrir les festivités du Mondial 2023 avant l’heure et se rappeler que le rugby allie avant tout les vertus du jeu et du savoir-vivre.
Réunis sur la terrasse parisienne de la Cantine du Troquet Dupleix dans le 15e arrondissement, l’ancien international et le cuisinier, parrains du Trophée des Restaurateurs 2023, ont partagé leurs réflexions sur le rugby et la bonne bouffe.
Qu’avez-vous appris sur vous et les autres grâce au rugby ?Philippe BENETTON : Le rugby a confirmé ma nature : travailler pour l’autre. Il y a des joueurs de l’ombre et des joueurs de lumière. Je faisais partie des premiers et je suis très heureux d’avoir été de ceux-là. À la sortie, mon plaisir était que ceux qui étaient dans la lumière disent : « Moi, je joue avec lui ». Ce sacrifice permettait à l’équipe de bien fonctionner.Christian ETCHEBEST : J’ai appris à me faire mal pour mes coéquipiers, à trouver ma place dans un groupe, des valeurs qui ont guidé ma vie. Quand on a joué au rugby, cela équilibre la vie personnelle et professionnelle.
Pourquoi les rugbymen et les restaurateurs s’entendent-ils si bien ?P.B. : Pas mal de joueurs de rugby se reconvertissent dans la restauration, la gastronomie ou le vin. Et puis, vous savez, tout se fait autour d’une table. Nous, les rugbymen, on aime bien manger la bonne cuisine. On trouve toujours un consensus et des amitiés dans l’univers gastronomique. Je me souviens être rentré une fois au Veau qui tête, un restaurant de Rungis, à 11h le matin et en être sorti à 18h en «étant le meilleur ami du monde du patron, Agenais comme moi et ancien joueur !C.E. : Les rugbymen adorent manger. C’est vrai pour l’ancienne comme pour la nouvelle génération. Bon, surtout les anciens… J’ai eu la chance de vivre beaucoup de choses avec les joueurs du XV de France – les Nicolas Mas, Wiliam Servat.. etc – et j’ai vite compris que c’est très important pour eux de passer à table. Automatiquement, les cuisiniers et les rugbymen se retrouvent sdans avoir de beaucoup parler. On se retrouve autour d’une bonne entrecôte ou d’un gigot d’agneau, la bouche pleine !
Quelle est la recette d’une bonne équipe de rugby ?P.B. : La qualité des joueurs et le plaisir de l’équipe ! C’est pareil dans la gastronomie : le brillant chef Christian Etchebest cuisine pour régaler la salle et tous ses clients !C. E. : La recette d’une bonne équipe de rugby, c’est d’abord une bonne génération. Après, il faut des leaders et un bon encadrement qui crée le groupe. C’est une histoire d’hommes, le rugby. Il faut se filer comme un chien pour ses copains…