Le patron de la FNSEA tape du poing sur la table. Invité sur RTL ce mercredi matin, Arnaud Rousseau a de nouveau appelé à mettre fin aux violences visant les agriculteurs. «On est déterminé à faire en sorte que les violences aux biens et aux personnes que subissent les agriculteurs cessent», a-t-il martelé, en réponse à une question sur la suspension de la dissolution des Soulèvements de la Terre décidée vendredi par le Conseil d’État.
Assurant ne pas «discuter» la décision de la plus haute juridiction administrative, le président du principal syndicat agricole a jugé que ces violences étaient «intolérables dans un État de droit». «Depuis une dizaine d’années, on a eu des envahissements d’élevages, des dégradations de biens, récemment de pompes d’irrigation ou de serres chez des maraîchers nantais, ce qu’on a vu à la manifestation de Sainte-Soline…», a énuméré le président d’Avril Gestion (Lesieur, Puget). Et celui-ci d’ajouter : «Il faudra qu’on nous dise si la violence et la destruction des biens ont droit de cité.» Dans ce contexte tendu, Arnaud Rousseau appelle les pouvoirs publics à «être extrêmement vigilants», disant ne pas vouloir que «les agriculteurs se fassent eux-mêmes justice».
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Ces déclarations interviennent à l’avant-veille d’une nouvelle mobilisation des opposants aux projets de méga-bassines. Cinq mois après les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Sainte-Soline, un «convoi de l’eau» sera lancé vendredi à Lezay (Deux-Sèvres), à environ cinq kilomètres de Sainte-Soline. Il ralliera Orléans (Loiret) le 25 août, où se situe le siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, avant une manifestation à Paris le 26 août. Le collectif Bassines non merci et le syndicat agricole la Confédération paysanne sont à l’origine de cette action, à laquelle participera le collectif des Soulèvements de la Terre.
Sur l’opposition aux méga-bassines, Arnaud Rousseau a affirmé que la FNSEA était «attachée au dialogue» et a dit comprendre «qu’il y ait du débat», tout en soulignant qu’il n’y avait «pas d’agriculture sans eau». «Moins de 7% des terres françaises font l’objet d’irrigation», a-t-il par ailleurs souligné, affirmant qu’il n’était «pas question de pomper ou d’utiliser de l’eau quand elle n’est pas disponible ou quand on en a besoin notamment pour la partie potable».