À peine trentenaire lors de sa première élection à l’Assemblée nationale en 2017, on pourrait le qualifier de très jeune ministre si Gabriel Attal n’était pas de deux ans son cadet. À 36 ans, Guillaume Kasabarian quitte son second mandat de député (Renaissance) pour faire son entrée au gouvernement en remplacement de Patrice Vegriete, nommé aux Transports.
Né à Marseille, «Kasba» grandit entre le sud de la France et le Kenya. Diplômé d’une prestigieuse école de commerce, il rejoint En Marche fin 2016 et glane l’investiture du parti présidentiel dans la première circonscription d’Eure-et-Loir en 2017. Le néo-député incarne la nouvelle vague macroniste qui déferle sur le palais Bourbon. Fils de fonctionnaires, «plutôt à gauche», il se revendique libéral, particulièrement influencé par Friedrich Hayek.
Après cinq ans à la chambre basse, il sauve son siège face à un candidat NUPES et devient président de la commission des Affaires économique pour son second mandat. Spécialiste des thématiques industrielles, il préside la commission d’enquête sur la désindustrialisation de la France et les solutions pour relocaliser le plus possible d’entreprises. En 2023, il porte aux côtés d’Aurore Bergé, dont il est réputé proche, la loi «anti-squatteurs», adoptée en juin. Une première expérience réussie sur le dossier ultra-sensible du logement.
Son arrivée au ministère du Logement s’annonce ardue tant les déclarations de Gabriel Attal lors de sa déclaration de politique générale ont mis le feu auprès des élus locaux et professionnels du secteur. Le néo-ministre aura la lourde tâche de porter «le choc d’offre» cher au premier ministre ainsi que l’intégration des logements intermédiaires dans la proportion de logements sociaux que doivent compter les villes. Une mesure phare qui a provoqué l’ire de Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé- Pierre.