Nouvel obstacle à l’horizon pour le PS. Un mois après le Congrès de Marseille, qui a permis de réconcilier – au moins sur le papier – la famille socialiste, la formation d’Olivier Faure risque d’être à nouveau secouée dans les prochaines semaines. Le détonateur : une élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l’Ariège, prévue les 26 mars et 2 avril prochains. Bénédicte Taurine, la députée Insoumise sortante, va y défendre son siège, avec le soutien affiché de la coalition de la Nupes. Et donc celui, officiel, de l’état-major du Parti socialiste.
Or c’est peu de dire que ce choix n’est pas au goût de tout le monde au PS. En Ariège, terre occitane, les socialistes sont très remontés contre l’accord de la Nupes. Comme en juin dernier, les militants de la fédération départementale ont donc décidé de soutenir la candidate dissidente, Martine Froger, face à Bénédicte Taurine. Qu’importe si leur championne avait déjà été éliminée dès le premier tour (18,04%) au printemps dernier, et qu’elle a depuis été suspendue du parti pour dissidence.
Résultat, Carole Delga, l’influente présidente PS de la région Occitanie, a elle aussi fait le choix de prêter main-forte à Martine Froger. Pas de quoi réchauffer sa relation avec le premier secrétaire Olivier Faure. De même, Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, opposé à la direction, partage logiquement cette position lui aussi. «Dans l’Ariège, il n’y a pas de risque d’extrême droite. Il faut que la gauche s’affirme en fidélité à son histoire, dans le respect des valeurs démocratiques», a jugé l’édile héraultais mardi matin sur Public Sénat.
Plus problématique : la division s’invite jusqu’au sein de la direction du PS. Nicolas Mayer-Rossignol, finaliste du Congrès et désormais «premier secrétaire délégué», a fait savoir qu’il soutiendrait Martine Froger. «Il y a une candidate socialiste et il y a très peu de risque de droite et d’extrême droite, donc je la soutiens», a-t-il annoncé dimanche sur Radio J, ajoutant : «Je suis socialiste, je soutiens les socialistes». Au congrès de Marseille, Olivier Faure indiquait pourtant à la presse que son numéro deux, «NMR», lui avait «assuré» qu’il soutiendrait, au nom de la Nupes, la candidate LFI.
«Sur quelle base Olivier Faure s’est engagé à soutenir l’Insoumise Bénédicte Taurine? Cette décision n’a jamais été validée par le Conseil national», rétorque une proche du maire de Rouen. Les soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol mettent en garde contre des circonscriptions gelées par l’accord de la Nupes. «Sinon, nous serons condamnés à avoir ad vitam aeternam trente circonscriptions pour le Parti socialiste», souligne un d’entre eux. Chez les «rossignolistes», on rappelle notamment la «jurisprudence Lamia El Aaraje». En juin dernier, cette députée PS sortante avait reçu le soutien officiel du Parti socialiste malgré la candidature Nupes de l’Insoumise Danielle Simonnet. Cette dernière l’avait emporté contre la socialiste au second tour (58,45% contre 41,55%).
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