Voilà une initiative rare mais très intéressante. Bruno Bouché, le directeur du ballet de Rhin, a invité ses danseurs à s’essayer à la chorégraphie. Le résultat ? Une superbe succession de petites œuvres sur la musique de Schubert, une douzaine en tout, présentées au public tout au long d’une soirée en deux parties de 55 minutes. La réussite du projet tient d’abord à l’extraordinaire cohérence de l’ensemble. Plutôt qu’un patchwork de saynètes déconnectées les unes des autres, ici, les transitions sont si bien pensées que le spectateur a l’impression de suivre une seule et même aventure.

Les musiques de Schubert, immédiatement reconnaissables, jouent un grand rôle dans ce sentiment d’unité tant elles sont empreintes de ce même univers nostalgique et romantique. Elles sont pour la plupart jouées et chantées dans la fosse ou sur le plateau, et si certaines sont enregistrées, cela ne gêne d’aucune manière. Elles sont jouées au piano par Maxime Georges et Hugo Mathieu avec l’aide à plusieurs reprises de deux chanteurs de l’opéra Studio la Mezzo Bernadette Johns et le baryton Bruno Khouri. la scénographie est de Silvère Jarrosson.

Dès les premiers mouvements, on sait que l’on va avoir le droit à de la belle et grande danse. C’est que le niveau technique de la compagnie est le meilleur qui soit. D’ailleurs, à certains moments de la première partie, on a presque l’impression d’être dans un univers balanchinien tant la chorégraphie est généreuse en pointes et en arabesques. À voir absolument.

Opera du Rhin à Strasbourg jusqu’au 8 octobre, à Mulhouse le 9 novembre.