Les assurés vont subir une hausse de leur complémentaire santé «de l’ordre de 10%» en 2024, et non de 8,1% comme annoncée par la Mutualité française, selon une estimation mardi 23 janvier de l’association de défense des consommateurs UFC Que Choisir.
Pour établir son évaluation, la Mutualité a raisonné «à âge constant», sans prendre en compte le fait que des assurés basculent chaque année dans une tranche d’âge supérieure, passant dès lors à un tarif supérieur, explique Que Choisir. Si l’on prend en compte ces basculements, «en moyenne, c’est une augmentation de l’ordre de 10% qui serait réellement subie par les consommateurs», souligne l’association. Cette moyenne masque en outre «des évolutions bien plus importantes, notamment pour les retraités, puisque nous recensons des hausses de 25% et même de 30%», rapporte-t-elle.
Sur le fond, l’association de consommateurs dénonce notamment des frais de gestion qui varient «énormément» entre complémentaires, qui vont de «10%» des cotisations collectées pour la mutuelle Pro BTP à «28%» pour le courtier et grossiste en assurance April. Pour l’ensemble du secteur, les frais de gestion restent «extrêmement élevés», de l’ordre de 20% en moyenne des cotisations collectées, indique Que Choisir, reprenant une critique récurrente contre les complémentaires santé. «Force est de constater que la concentration du secteur» (de 1.074 acteurs en 2011 à 664 en 2022) «ne s’est pas accompagnée d’une rationalisation, ni d’économies d’échelle au bénéfice des assurés», conclut l’association.