Élisabeth Borne n’a pas convaincu Philippe Martinez. Malgré les nouvelles annonces de la première ministre dans le JDD dimanche concernant la réforme des retraites, notamment sur les carrières longues, le secrétaire général de la CGT estime que «le compte n’y est pas». «C’est du bricolage ce qu’elle fait. Même avec ce qu’elle propose sur les carrières longues, on va quand même travailler plus longtemps», a fustigé le leader syndical.

Dans le Journal du dimanche, la locataire de Matignon a indiqué que le gouvernement allait «bouger en étendant ce dispositif de carrières longues à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Ils pourront ainsi partir à 63 ans». «Pour l’instant ce sont de petits bougés, ça ne correspond pas aux attentes exprimées par les manifestants, les grévistes et l’opinion publique», a jugé Philippe Martinez. «Sur le fond, il n’y a rien qui change», a-t-il ajouté.

Alors que l’examen de la réforme commence ce lundi à l’Assemblée nationale, le syndicaliste a déclaré que, s’ils votaient le texte, «les députés seraient à contre-courant de la majorité de l’opinion publique», s’appuyant sur les nombreux sondages qui montrent une opposition massive des Français au projet de l’exécutif de report de l’âge de départ à 64 ans.

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Ainsi, même dans le scénario où le texte serait adopté dans l’hémicycle, «la mobilisation continuera», a affirmé le patron de la CGT. «Parce qu’on considérera que c’est un texte qui a été voté contre l’avis majoritaire des citoyens et citoyennes de ce pays», a-t-il estimé, pointant dans ce cas un «problème démocratique». Par ailleurs, sur les prochaines journées d’actions prévues mardi et samedi, Philippe Martinez a souligné que, pour samedi, «pour l’instant il n’y a pas d’appel à la grève» à la SNCF. «Samedi, c’est une journée de manifestations», a-t-il relevé.