Le nombre d’agressions de chauffeurs du réseau autobus de la RATP a explosé en 2022, en hausse de 29% par rapport à 2021, selon un rapport d’expertise réalisé pour le comité social et économique (CSE) du réseau de surface (RDS) de la régie, qui compte actuellement 15.000 chauffeurs de bus.

D’après ce rapport du cabinet DH23, consulté par l’AFP et dont des données ont été publiées mardi par le journal Le Parisien, il y a eu 891 «agressions déclarées» de chauffeurs de bus en 2022, après 690 en 2021. En 2020, année marquée par le Covid-19 et une baisse du trafic, 606 agressions avaient été déclarées. Il y en avait eu 802 en 2019. Le nombre d’agressions a ainsi augmenté de 11% l’an dernier par rapport à 2019. Le dépôt de bus de Paris-Est est celui qui a comptabilisé en 2022 le plus d’agressions, avec 122 cas ( 58% par rapport à 2021). Celui de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) a été le plus épargné avec 15 cas (chiffre stable).

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«Les chauffeurs vont au travail la boule au ventre. Les agressions ont augmenté. Cela fait 20 ans que je suis à la RATP et c’est de pire en pire», s’est alarmé auprès de l’AFP Ahmed Berrahal, élu CGT, membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) du CSE RDS. «Les agressions sont de plus en plus graves. On tabasse le chauffeur, on lui assène des coups de poing. Il y a à peu près trois agressions par jour. Et beaucoup ne déclarent pas les agressions, comme les crachats, les insultes ou les menaces de mort», a-t-il ajouté. «La RATP ne fait pas grand chose, ça fait des années qu’on dénonce ces agressions. On réclame du personnel dans le bus avec le chauffeur», a-t-il protesté.

La direction de la RATP a de son côté souligné que «la sécurité de (ses) agents, et en particulier celle des conducteurs de bus, est une priorité absolue pour l’entreprise». Outre une alarme «discrète», une «vitre anti-agression» doit «protéger des agressions physiques» et il y a des «caméras embarquées» dans les bus, a énuméré la régie, dont le «service interne de sûreté (GPSR) intervient rapidement en coordination étroite avec les forces de l’ordre». «Nous cherchons toujours à réduire les délais d’intervention des équipes GPSR», a indiqué la direction. Concernant l’année en cours, le nombre d’agressions déclarées de janvier à fin août est «en baisse de 33%» par rapport à la même période de 2022, a précisé la régie.