Le passe rail reste coincé au dépôt. Faute d’un accord sur son financement avec l’ensemble des régions, cet abonnement illimité sur les TER pour les jeunes à 49 euros, promis par Emmanuel Macron, ne devrait pas voir le jour cet été comme prévu. «À moins d’un changement de pied des présidents de région aujourd’hui même, nous ne pouvons pas être opérationnels cet été», a lâché le ministre des Transports Patrice Vergriete sur Franceinfo ce mercredi 3 avril.
L’ambition du passe rail, à l’origine destiné à tous, avait déjà été revue à la baisse en début d’année, après le remaniement, quand il a été décidé de le restreindre aux jeunes. Une décision qui satisfaisait les présidents de régions. Mais ces dernières semaines, les discussions coinçaient autour du financement de cet abonnement.
«On a accepté que l’État prenne en charge 80% du coût», estimé à 15 millions d’euros, comme les régions le demandaient, a assuré Patrice Vergriete. Il restait donc «un peu plus de 3 millions à se partager entre régions», soit «pas grand-chose», estime le ministre. Mais Hervé Morin (Normandie), Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France) n’ont pas donné leur accord, a-t-il regretté. «On ne peut pas faire une France en peau de léopard», où le passe rail serait valable dans certaines régions et pas d’autres. D’autant que certains TER sont gérés par plusieurs régions à la fois.
La mise en place technique de ce passe rail nécessite un délai qui rend désormais intenable un déploiement pour l’été 2024, à moins d’un rétropédalage des élus récalcitrants ce mercredi. Mais Patrice Vergriete n’exclut pas de remettre le projet sur de bons rails. «On n’a pas envie de lâcher le morceau», a-t-il martelé, assurant que «la promesse du président de la République tient toujours». «Je le dis aux présidents de régions : travaillons pour 2025.»